Une situation sanitaire alarmante se déploie dans la zone de santé d’Ubundu, territoire d’Ubundu en province de la Tshopo. Depuis plus de dix jours, cette région fait face à une rupture totale des médicaments et intrants essentiels pour combattre le choléra, comme l’a confirmé ce jeudi 3 juillet 2025 le Dr Jean ASUMANI, médecin chef de zone, lors d’un entretien exclusif. Une pénurie qui transforme l’épidémie en bombe à retardement.
Comment une telle rupture a-t-elle pu survenir ? Initialement, la zone avait épuisé ses stocks, puis a dû utiliser les réserves destinées à la zone voisine de Lowa, prépositionnées dans son dépôt. « Sans cette réserve de Lowa, nous serions en rupture depuis un mois », a précisé le Dr Asumani, soulignant la gravité de la crise sanitaire en RDC. Un témoignage qui illustre la précarité des systèmes de santé dans les régions reculées du pays.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis le 6 mars, 9 des 17 aires de santé sont touchées. On dénombre 423 cas confirmés et 66 décès, un bilan qui pourrait s’alourdir dramatiquement sans intervention rapide. Les habitants, majoritairement démunis, doivent désormais assumer seuls leurs soins. « La population est dans une extrême précarité. C’est là où nous avons le problème », a déploré le médecin chef de zone d’Ubundu. Imaginez : des familles déjà vulnérables forcées d’acheter des médicaments à prix d’or ou de recourir à des remèdes traditionnels inefficaces.
Face à cette épidémie de choléra qui frappe particulièrement les villages riverains des cours d’eau – où l’accès à l’eau potable reste critique –, les équipes médicales insistent sur les mesures barrières. Lavage des mains, traitement de l’eau et hygiène alimentaire sont plus que jamais vitaux. Mais comment appliquer ces gestes simples quand les infrastructures manquent ? « La situation nécessite une véritable riposte », a martelé le Dr Asumani, précisant que les autorités sanitaires ont été alertées.
Une lueur d’espoir cependant : un lot de médicaments prépositionné à la division provinciale de la santé devrait arriver prochainement. « Ça sera un ouf de soulagement », a confié le médecin chef. Mais cette aide sera-t-elle suffisante pour endiguer la propagation vers Kisangani, toute proche ? La rupture actuelle expose des milliers de personnes à un risque mortel, rappelant que le choléra reste un fléau sous-estimé en RDC.
Cette crise met en lumière trois défis majeurs : l’approvisionnement erratique en intrants médicaux dans la Tshopo, la vulnérabilité des populations riveraines, et l’urgence de renforcer la surveillance épidémiologique. Si des médicaments arrivent, leur distribution dans les 9 aires de santé touchées – souvent enclavées – constituera un autre défi. En attendant, le choléra continue de tuer silencieusement à Ubundu. Une course contre la montre est engagée, où chaque heure compte pour sauver des vies.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd