Une révélation fracassante émanant d’un rapport du groupe d’experts des Nations-Unies, consulté mercredi 2 juillet 2025, met à nu les véritables enjeux de l’alliance entre l’AFC et le M23. Cette fusion stratégique servirait directement les objectifs cachés du Rwanda dans l’est de la République Démocratique du Congo, transformant la rébellion en instrument d’influence étrangère.
Initialement, les revendications divergeaient. Le M23 exigeait amnisties, rapatriement et intégration aux FARDC. L’AFC clamait vouloir reconstruire l’État et résoudre les causes profondes de la crise au Kivu. Leur alliance a fondu ces demandes en un programme aligné sur les intérêts de Kigali. Le rapport souligne cette évolution inquiétante : leurs objectifs déclarés et non-déclarés font désormais écho aux ambitions rwandaises.
L’endoctrinement des recrues par l’AFC-M23 cible trois cibles précises : la neutralisation des FDLR, le retour des réfugiés congolais, et surtout, le renversement du gouvernement de Kinshasa. Des sources au sein du mouvement et des Rwanda Defence Force (RDF) confirment un autre but stratégique : la création d’une région autonome dans l’est de la RDC. Cette volonté se matérialise par l’installation forcée de structures administratives parallèles dans les zones occupées.
Le document onusien, couvrant les événements jusqu’en avril 2025, démontre l’absence totale de volonté négociatrice. Les dirigeants de l’AFC-M23 et des responsables rwandais auraient clairement affirmé : « l’AFC/M23 ne quitterait pas les zones occupées, quelle que soit l’issue des négociations ». Leur credo ? « Le temps des accords est révolu ». Ce rejet catégorique explique les retraits répétés des pourparlers de paix et les boycotts stratégiques.
Comment cette alliance déstabilisatrice a-t-elle vu le jour ? Si le M23 a resurgi seul en 2021, c’est le 15 décembre 2023 à Nairobi que l’AFC fut officiellement lancée par Corneille Nangaa, ancien président de la CENI. Elle fédère groupes armés de l’Est, dont le M23, partis politiques et personnalités. Nangaa dirige l’aile politique, tandis que Sultani Makenga, chef historique du M23, commande la branche militaire. Leur objectif inscrit dans l’acte constitutif ne laisse aucune place au doute : « mettre fin au pouvoir de Kinshasa par tous les moyens ».
Cette stratégie agressive a produit des résultats concrets. L’AFC-M23 contrôle désormais Goma et Bukavu, capitales provinciales du Nord et Sud-Kivu. Leur emprise sur ces centres névralgiques consolide leur emprise territoriale et symbolise l’ampleur de la crise sécuritaire au Kivu. La communauté internationale doit-elle rester spectatrice face à cette annexion rampante ? Le rapport de l’ONU met en lumière le rôle central du Rwanda dans cette rébellion qui déchire l’est du Congo.
L’absence d’engagement sincère envers la paix, couplée au contrôle de territoires vitaux, pose une question cruciale : jusqu’où ira cette alliance pour atteindre ses objectifs déclarés et ceux, plus occultes, de ses soutiens externes ? La stabilisation de la RDC passe désormais par le démantèlement de cette menace hybride, à la fois militaire et politique, qui mine la souveraineté congolaise sous couvert d’autodétermination.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
