Une opération ciblée a conduit à l’interpellation de trois groupes de présumés bandits semant la terreur dans la commune de Bipemba, à Mbuji-Mayi. Les suspects, présentés ce mardi au gouverneur intérimaire Augustin Kayembe, comptent parmi eux des civils et des éléments troublants de la Police nationale congolaise. Cette arrestation intervient après une série de braquages violents ayant visé des lieux de culte et des habitations privées.
Selon les éléments recueillis, les bandits ont fait irruption dans une église locale avant de s’attaquer à plusieurs résidences. Leur mode opératoire? Blesser les propriétaires puis dérober systématiquement biens de valeur et équipements électroniques. Des batteries rechargeables, téléphones portables et ordinateurs ont également été subtilisés dans l’antenne d’un opérateur téléphonique. Comment de tels réseaux criminels ont-ils pu opérer en toute impunité?
Le gouverneur Kayembe n’a pas caché son indignation face à la présence de policiers parmi les suspects. « Ce qui me fait mal c’est que, parmi eux, il y a les policiers », a-t-il déclaré, pointant du doigt une faille sécuritaire majeure. Le chef provincial a ordonné à l’auditorat militaire d’appliquer « la rigueur de la loi » contre ces agents corrompus, tout en félicitant paradoxalement le commissaire provincial pour cette opération.
Lors de la présentation des suspects, des victimes ont assisté à la scène, réclamant avec insistance la restitution de leurs biens. Cette affaire relance le débat sur l’insécurité chronique à Mbuji-Mayi où la population dénonce régulièrement la complicité d’hommes en uniforme. La criminalité à Bipemba atteint-elle un point de non-retour?
Cette arrestation mixte (civils-policiers) constitue un révélateur inquiétant de la porosité entre banditisme et institutions à Kasaï-Oriental. Alors que les vols avec violence se multiplient, les autorités provinciales promettent une traque implacable contre ces réseaux. Reste à savoir si cette opération marquera un tournant dans la lutte contre l’insécurité à Mbuji-Mayi ou ne sera qu’un épisode isolé dans une crise sécuritaire persistante.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net