Imaginez-vous enfant, forcé de fuir les balles pour tenter de passer votre examen de fin d’études primaires. Cette réalité cruelle frappe aujourd’hui des dizaines d’élèves du Sud-Kivu, où le déplacement centre ENAFEP de Muku vers Cimpwiji illustre l’impact dévastateur du conflit armé sur l’éducation. Comment étudier quand la guerre cogne à votre porte ?
Les affrontements Walungu Kabare entre les rebelles du M23 et les miliciens wazalendo ont transformé en champ de bataille le territoire censé accueillir les épreuves nationales. « Le centre de l’ENAFEP à Muku est perturbé par la tuerie qui s’est déroulée à Muku centre, toute la population a fui », confirme Théophile Ntaboba, sous-proved de Walungu 5. Ces violences du 29 juin, ayant causé des morts selon la société civile locale, ont créé un exode scolaire sans précédent.
Les élèves déplacés examens se retrouvent ainsi dans une course contre la montre. Obligés de parcourir des kilomètres vers Kabare, ils tentent désespérément de sauver leur année scolaire. « Recevez ces enfants qui sont en débandade », supplie le sous-proved aux enseignants, insistant pour qu’ils évaluent tout candidat réfugié et conservent précieusement ses copies. Un appel urgent lancé aussi aux jeunes réfugiés dans les villages de Kamisimbi et Kabirhi : « Présentez-vous dans différents centres ».
Ce conflit M23 wazalendo éducation révèle une amère contradiction. Alors que la RDC investit dans la gratuité scolaire, la sécurité des apprentissages reste un mirage dans l’Est. L’examen primaire Sud-Kivu, moment crucial pour ces enfants, se transforme en parcours du combattant. Que deviendront ces élèves si même les sanctuaires éducatifs tombent sous les balles ?
Derrière les copies d’examen égarées se cachent des traumatismes durables. Ces enfants, témoins de scènes de guerre, doivent maintenant composer avec le stress des épreuves dans des centres d’accueil improvisés. La résilience du système éducatif congolais est mise à rude épreuve, alors que les enseignants font office de premiers psychologues.
Cette crise pose une question fondamentale : jusqu’où peut-on protéger le droit à l’éducation dans les zones de conflit ? Si des solutions d’urgence permettent de sauver l’examen cette année, l’avenir nécessite des mécanismes plus solides. Car chaque élève déplacé est un rappel douloureux que sans paix durable, même l’école la plus fondamentale reste un privilège inaccessible.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd