Une attaque sanglante a visé le site de déplacés de Djangi, dans le territoire de Djugu, ce vendredi matin. Attribuée aux miliciens de la CODECO, cette offensive a fait neuf morts selon un bilan provisoire. Parmi les victimes figurent plusieurs femmes et enfants, dont les corps gisent encore sur les lieux du drame. Au moins douze blessés sont recensés, sept se trouvant dans un état critique.
Vers 5 heures, des assaillants lourdement armés ont surgi dans la pénombre. Des tirs nourris ont retenti près de la paroisse catholique de Drodro, semant une panique indescriptible. Pris de terreur, les déplacés ont fui en tous sens, cherchant désespérément un abri. Comment une telle violence peut-elle frapper des civils déjà traumatisés par des mois de conflit armé en Ituri ?
Stationnée à proximité, la MONUSCO a réagi avec célérité. Les casques bleus ont engagé les miliciens, parvenant à les repousser après un échange de tirs intense. Leur intervention rapide a sans doute évité un bilan plus lourd dans ce massacre de déplacés. Les blessés ont été immédiatement pris en charge par les forces onusiennes avant d’être évacués vers l’hôpital de Drodro.
Cette monusco intervention ituri survient dans un contexte pourtant marqué par des pourparlers de paix à Aru. La société civile locale dénonce une contradiction insoutenable : des discussions de cessez-le-feu en cours tandis que la violence djugu continue de ravager les populations. La présence des combattants CODECO avait été signalée depuis quarante-huit heures dans le secteur. Pourquoi aucune mesure préventive n’a-t-elle été déployée ?
Dans le chaos post-attaque, des centaines de déplacés ont trouvé refuge devant la base de la MONUSCO et dans l’enceinte de la paroisse. Les patrouilles ont été renforcées dans la zone de Djangi, mais la peur demeure palpable. Cette nouvelle attaque codeco djangi souligne l’extrême vulnérabilité des sites d’accueil. Combien de civils devront encore mourir avant qu’une solution durable ne soit trouvée à ce conflit armé ituri ?
Les autorités provinciales restent muettes face à cette tragédie. Pourtant, les survivants réclament justice et protection immédiate. Les organisations humanitaires s’alarment de la dégradation sécuritaire persistante dans cette région. Alors que les blessés luttent pour leur survie à l’hôpital, la communauté internationale observe. L’impunité semble toujours régner en maître sur les terres martyres de l’Ituri.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
