Quelle force spirituelle peut rassembler des milliers d’âmes sous un même ciel étoilé ? La réponse a vibré dimanche 22 juin 2025 au cœur d’Antananarivo, où la voix de velours de Dena Mwana a transformé le stade Barea Mahamasina en sanctuaire géant. Cette nuit inoubliable, tissée de prières et de mélodies enivrantes, marquait le coup d’envoi des festivités du 65e anniversaire de l’indépendance malgache.
Invitée d’honneur du président Andry Rajoelina pour ce « Concert de la Paix », la diva du gospel congolais a offert une performance cathartique. Dès les premières notes de « Saint-Esprit », son hymne planétaire, une onde électrique a parcouru l’assistance. Le chef de l’État lui-même, visiblement ému, a salué à plusieurs reprises cette interprétation bouleversante qui résonnait comme un baume sur les blessures d’une nation éprouvée par la pauvreté et les tensions sociales.
Originaire de la RDC mais résidant aux États-Unis, Dena Mwana a démontré toute la puissance du gospel congolais, ce courant musical qui puise autant dans les racines africaines que dans la ferveur chrétienne. Sa présence scénique, à la fois majestueuse et humble, a créé une alchimie rare avec le public malgache. Chaque modulation de sa voix, tantôt rugissante comme un torrent, tantôt douce comme une caresse, portait l’auditoire vers des sommets d’extase collective.
L’événement « Antsam-piderana ho an’ny Firenena » n’aurait cependant pas été complet sans la riche palette d’artistes chrétiens locaux qui ont partagé la scène. Joseph D’Af, Joyce Revival Messenger ou encore Lovatiana ont successivement enflammé l’arène sacralisée, leurs timbres entremêlés formant une polyphonie céleste. Le stade, véritable cathédrale à ciel ouvert, vibrait au rythme des percussions et des chœurs angéliques tandis que des projecteurs dessinaient dans la nuit des faisceaux lumineux semblables à des colonnes divines.
Comment décrire l’émotion quand des milliers de mains se lèvent simultanément lors d’un « Aleluya » final ? Ce concert exceptionnel, placé sous le triple signe de la foi, de l’unité nationale et de la réconciliation, a transcendé les clivages. Dans un pays où les épreuves quotidiennes pèsent lourd, cette marée humaine chantant à l’unisson offrait un saisissant contraste : celui d’un peuple debout, nourrissant son espérance au creuset de la louange.
Alors que Madagascar entame sa semaine de célébrations patriotiques, le « Concert de la Paix » restera comme un moment d’éternité. Dena Mwana, ambassadrice du gospel congolais, a prouvé que la musique peut être bien plus qu’un divertissement : un pont entre les nations, une prière collective, et surtout, un formidable cri d’espérance jailli du plus profond des cœurs meurtris. Le stade Barea Mahamasina, habituellement temple du sport, était décidément ce soir-là le sanctuaire d’une humanité réconciliée.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc