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Massacres ADF à Lubero : 1050 Civils Abattus en un An dans l’Indifférence

Une onde de terreur paralyse le secteur de Bapere, territoire de Lubero, où les Forces Démocratiques Alliées (ADF) ont systématiquement massacré plus de 1 050 civils depuis juin 2024. Le bilan macabre a été officialisé ce 12 juin 2025 lors de la commémoration du premier anniversaire des tueries, révélant l’ampleur d’une crise humanitaire ignorée.

Les premières attaques avaient ciblé le village de Maykengu, dans le groupement de Bapakombe, le 12 juin 2024. Quarante-trois vies furent anéanties ce jour-là, selon Fiston Kabunga, président de la société civile de Njiapanda-Mangurejipa. Depuis, l’insécurité s’est propagée comme une traînée de poudre dans six groupements et plus de vingt villages. Des vies fauchées, des disparitions inexpliquées, des habitations réduites en cendres : le quotidien des populations s’est transformé en cauchemar permanent.

Les conséquences dépassent le simple décompte des morts. Trente-six à cinquante-deux mille déplacés errent sans abri ni assistance, selon Macaire Sivikunulwa, chef de secteur des Bapere. L’effondrement des services essentiels aggrave la tragédie. « Les aires de santé sont touchées à différents degrés […] Des centres de santé et des écoles ont momentanément fermé », déplore-t-il. Katanga, Mayeba, Masayi et Someya figurent parmi les localités où les structures sanitaires restent désespérément closes. À Manderya, la simple rumeur d’une présence ADF a suffi à paralyser les soins, exposant les populations à des « risques accrus de décès communautaires ».

Face à cette hémorragie humaine, la société civile lance un cri d’alarme aux autorités congolaises. « Nous recommandons au gouvernement de tenir un Conseil des ministres d’urgence sur les massacres de Beni et Lubero », insiste Fiston Kabunga. L’exaspération perce dans son appel : « Nous ne voulons pas attendre longtemps […] La population attend de voir l’implication réelle des autorités ». Une demande cinglante vise spécifiquement l’état-major militaire, sommé de « rendre compte des résultats des opérations dans un délai limité ».

Seule lueur dans ce tableau sombre : les opérations conjointes FARDC-UPDF ont détruit en juin plusieurs bastions ADF à Ekenye, Maye et Matuna. Ces actions offensives répondent à une recrudescence meurtrière observée depuis mai 2025, où au moins soixante civils ont péri dans douze attaques documentées. Le secteur de Babili porta le deuil de dix-huit personnes le 8 mai dernier, déclenchant des déplacements massifs.

La terreur est orchestrée depuis mi-2024 par Ahmad Mahmood Hassan, alias « Abwakasi ». Ce Tanzanien, expert en fabrication d’explosifs, a transformé Lubero en épicentre de la violence ADF. Selon l’observatoire ACLED, ce fief représente plus de la moitié des morts civiles attribuées au groupe en 2025. Les ADF s’y étaient réfugiés après avoir été chassés de Beni, Irumu et Mambasa par les forces coalisées.

Alors que les déplacés survivent sans aide dans une indifférence criante, une question brûle les lèvres : jusqu’à quand la communauté internationale et Kinshasa ignoreront-ils ce bain de sang ? Les opérations militaires suffiront-elles à éteindre l’enfer qui consume Lubero ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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