Dans une décision historique, le Président congolais Félix Tshisekedi a imposé aux gouverneurs provinciaux l’obligation d’allouer au minimum 15% de leur budget annuel à la réalisation de la couverture santé universelle en RDC. Cette injonction présidentielle, prononcée lors de la clôture de la XIIe conférence des gouverneurs à Kolwezi, marque un tournant dans la politique sanitaire nationale.
« Dans chaque province, dans chaque territoire, l’accès à la santé est une mesure tangible de dignité humaine, de stabilité et de progrès social », a déclaré le chef de l’État devant les responsables provinciaux réunis au Lualaba. Son discours a placé la couverture santé universelle RDC au cœur des priorités gouvernementales, avec un mécanisme de financement contraignant pour les provinces.
Comment cette mesure budgétaire se traduira-t-elle concrètement ? Le président a esquissé une vision tangible : « Lorsqu’un enfant naît dans de bonnes conditions, lorsqu’un paysan reçoit des soins sans s’endetter, lorsqu’un jeune accède facilement à des services médicaux de qualité, c’est toute notre nation qui avance ». La mise en œuvre rigoureuse des recommandations issues de cette conférence gouverneurs Kolwezi fera l’objet d’un suivi présidentiel personnel.
Dans un second volet alarmant, Tshisekedi a décrété l’urgence nationale contre le VIH Sida pédiatrique RDC. « Je souligne particulièrement l’urgence de renforcer notre lutte […] pour offrir à nos enfants une protection digne et équitable », a-t-il martelé, appelant à une mobilisation générale. Cette double initiative – financement sanitaire garanti et offensive contre le VIH infantile – répond à un constat implacable : la faiblesse chronique des budget santé provinces RDC entrave l’accès aux soins de base.
Le chef de l’État a lié explicitement l’investissement sanitaire à la stabilité sociale, une approche novatrice dans la gestion des finances publiques. Les gouverneurs devront désormais justifier l’emploi de ces 15% – seuil bien supérieur aux pratiques actuelles – pour des infrastructures sanitaires, la formation du personnel médical et la disponibilité des médicaments essentiels.
Qu’adviendra-t-il des provinces ne respectant pas ce quota ? Si le discours Tshisekedi santé n’a pas précisé les sanctions, la mention d’un « suivi rigoureux » laisse présager un contrôle accru de l’exécutif central. Cette annonce intervient alors que moins de 10% des Congolais bénéficient d’une assurance maladie, selon les derniers chiffres du Ministère de la Santé.
La conférence de Kolwezi aura donc acté un changement de paradigme : la santé n’est plus un secteur parmi d’autres, mais le fondement du développement humain. Comme l’a conclu le Président, chaque franc investi dans les dispensaires et la prévention du VIH pédiatrique est « un pas vers la restauration de la confiance en notre avenir commun ». Reste désormais à transformer ces engagements en réalités palpables dans chaque territoire.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net