Dans un mouvement législatif décisif, le Sénat de la République Démocratique du Congo a approuvé ce jeudi 12 juin les huit projets de loi de ratification des accords de prêt, préalablement adoptés par l’Assemblée nationale. Ce feu vert final, obtenu en seconde lecture, valide un portefeuille financier stratégique de plus de 2 milliards de dollars américains, orchestré par le Ministre des Finances Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi. Une démonstration éclatante de cohésion institutionnelle autour des priorités du Programme d’Actions du Gouvernement et de la vision présidentielle.
Ces accords de prêt en RDC ne constituent pas un simple apport financier, mais bien un levier de transformation structurelle. Comme l’a souligné le Ministre devant les parlementaires, ils s’inscrivent dans une dynamique d’État stratège, conditionnant le décaissement à la mise en œuvre effective de dix réformes institutionnelles majeures initiées depuis avril 2024. Parmi ces transformations figurent en bonne place la modernisation de la gouvernance budgétaire, l’assainissement durable du climat des affaires et l’optimisation de l’administration publique. Ces conditionnalités transforment les financements développement Congo en catalyseurs de bonne gouvernance.
Des projets phares aux impacts structurants
La répartition des fonds révèle une orientation stratégique claire :
- 600 millions USD en appui budgétaire direct, étroitement lié à l’atteinte des objectifs de réforme.
- 675 millions USD pour le projet AGREE (Accès à l’Électricité et à l’Eau), cofinancé par l’Association Internationale de Développement (IDA), l’Agence Française de Développement (AFD) et le Fonds Vert pour le Climat.
- 250 millions USD dédiés au barrage Inga 3, pierre angulaire de la souveraineté énergétique nationale et projet structurant pour toute la région.
- Le Projet d’Appui à la Transformation Numérique (PATN), soutenu par l’AFD, vise à connecter 30 millions de Congolais à l’économie digitale.
- Des initiatives de résilience urbaine à Kinshasa, Kalemie et Boma, financées par l’Union européenne.
Quelle portée réelle pour ces investissements massifs ? Au-delà des montants, cette ratification illustre une volonté politique affirmée : faire des instruments financiers internationaux des outils de souveraineté nationale. Les débats parlementaires ont fait émerger un consensus remarquable autour de cette vision, soulignant une maturité institutionnelle croissante. La future promulgation par le Président Félix Tshisekedi scellera cette trajectoire, alignant strictement la coopération internationale sur les priorités congolaises.
Perspectives : fondations d’un avenir économique transformé
Dans un contexte géopolitique africain exigeant, la RDC démontre sa capacité à négocier des partenariats financiers complexes orientés vers l’impact socio-économique. Le succès de cette phase législative ouvre désormais la voie à une exécution scrutée à la loupe. L’efficacité du déploiement de ces fonds – particulièrement pour les réformes économiques RDC et les mégaprojets comme Inga 3 – déterminera leur contribution réelle au développement. Si les conditionnalités de gouvernance sont rigoureusement respectées, ces financements pourraient constituer l’armature financière d’une décennie transformative, réduisant la vulnérabilité aux chocs externes tout en accélérant l’inclusion. La balle est désormais dans le camp de l’exécutif pour transformer cet engagement législatif en réalisations tangibles pour les populations.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd