Les dépenses publiques RDC du premier trimestre 2025 révèlent une pratique inquiétante : près de 16% du budget de l’État a été exécuté via des procédures d’urgence. Selon le rapport publié par le ministère des Finances, cette dérogation représente 1 167,84 milliards de francs congolais sur un volume global de 7 470,76 milliards CDF. Cette transparence s’inscrit dans le cadre des conditionnalités du rapport FMI RDC, qui surveille la discipline budgétaire congolaise.
Quelle lecture économique faire de ces chiffres ? En excluant les dépenses sécuritaires liées aux conflits dans l’Est, la part des procédure urgence finances tomberait à 1,58%. Ce contraste saisissant souligne l’impact déstabilisateur des opérations militaires sur les finances nationales. Les dépenses exceptionnelles, principalement destinées à ces urgences sécuritaires, absorbent 89,86% du montant global, soit 1 049,36 milliards CDF. Faut-il y voir un détournement des priorités du budget état congolais 2025 ?
L’analyse mensuelle dévoile une tendance préoccupante : après un pic de 18,07% en février (436,21 milliards CDF), mars marque une légère baisse à 13,32%. Cette volatilité interroge sur la planification budgétaire. Les dépenses exceptionnelles Congo, comparées aux 118,48 milliards alloués au fonctionnement institutionnel, dessinent une économie en tension permanente. Cette situation fragilise-t-elle les objectifs d’assainissement financier négociés avec le FMI ?
Sur le plan macroéconomique, ces décaissements urgents représentent un double risque. D’abord, ils contournent les contrôles parlementaires, potentiellement source de dérives. Ensuite, ils accroissent la pression sur les réserves de change dans un contexte où la stabilité monétaire reste précaire. Le programme du FMI, véritable bouclier financier pour Kinshasa, impose pourtant une réduction progressive de ces pratiques.
Perspective inquiétante : si ce rythme trimestriel se maintient, près de 62% des dépenses publiques annuelles pourraient être exécutées hors cadres normatifs. Un scénario qui menacerait directement la notation financière du pays. Les prochains mois révéleront si ces chiffres traduisent une gestion de crise temporaire ou une habitude structurelle. La crédibilité du budget état congolais 2025 en dépend.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd