Les activités socio-économiques ont timidement repris ce lundi 9 juin à Nizi-centre, dans le territoire de Djugu en Ituri, après l’enterrement des sept victimes d’une attaque meurtrière. Un lourd silence plane cependant sur ce centre commercial stratégique, où de nombreux habitants restent paralysés par le choc. Ce massacre en Ituri ayant fait sept morts plonge la région dans une tension palpable.
Des notables locaux confirment que plusieurs familles continuent de fuir la zone par crainte de représailles. La peur d’une nouvelle attaque à Nizi-centre, Djugu, empêche tout retour à la normale. Cette insécurité récurrente dans le territoire de Djugu entrave durablement le développement de l’économie locale.
Nathan Kobo, notable de la région, lance un appel pressant au calme et à la justice. « On a tué sept personnes et blessé six autres. L’année passée, on a tué le chef de la chefferie. Comment accepter qu’un leader communautaire périsse dans de telles conditions ? », interroge-t-il, réclamant une enquête approfondie sur ce meurtre en Ituri.
Le témoin pointe la convoitise des ressources comme moteur de ces violences. « Le centre commercial de Nizi est ciblé parce qu’il regorge d’or et d’activités lucratives. Boutiques, bistrots et buvettes y prospèrent. Comment assurer la reprise des activités économiques à Nizi sans sécurité renforcée ? ». La présence de sociétés minières chinoises dans le périmètre amplifierait selon lui les risques.
Les autorités provinciales sont sommées de réagir face à cette recrudescence de l’insécurité dans le territoire de Djugu. Nathan Kobo exige que les investigations identifient formellement les commanditaires : « Les auteurs doivent répondre de leurs actes devant la justice. Sans vérité, comment reconstruire la confiance ? ». La lente reprise observée ce lundi reste suspendue aux mesures sécuritaires promises.
Ce drame relance le débat sur la protection des zones économiques vulnérables en Ituri. Les commerçants hésitent à rouvrir leurs échoppes, redoutant que Nizi-centre ne subisse le sort d’autres localités minées par l’instabilité. La réussite de la reprise des activités économiques à Nizi dépendra de la capacité des forces de l’ordre à prévenir de nouvelles attaques.
Les services de sécurité provinciaux n’ont pas encore communiqué sur d’éventuelles pistes concernant les assaillants. L’enquête réclamée par la population devra établir si ce massacre s’inscrit dans un cycle de violences intercommunautaires ou dans des luttes pour le contrôle des ressources minières. La réponse judiciaire déterminera si la confiance peut renaître dans cette région meurtrie.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
