Une onde de choc traverse les marchés kinois : le sac de maïs de 100 kg a subi une chute vertigineuse de 25% en une semaine, passant de 200 000 francs congolais (environ 70 USD) à 150 000 FC (52 USD). Cette décrue significative des prix maïs Kinshasa est particulièrement palpable au marché de la Liberté à Masina, épicentre de cette vague déflationniste inattendue.
La vice-primature de l’Économie, dans un communiqué officiel, pointe une surabondance de ce produit stratégique comme moteur principal de cette baisse prix maïs RDC. Des équipes ministérielles dépêchées sur le terrain ont corroboré ce diagnostic, observant une offre excédentaire dans plusieurs marchés phares de la capitale. Mais cette explication officielle masque-t-elle des réalités plus complexes ?
L’analyse révèle un paradoxe troublant : selon des agents économiques présents sur la Nationale 1, cette baisse spectaculaire pourrait être encore plus prononcée sans les multiples barrières routières qui étranglent l’approvisionnement. Crispin Badume, gestionnaire de camion sur l’axe Kinshasa-Kikwit, livre un témoignage éloquent : “J’ai dû débourser près de 700 USD en frais illicites pour un seul trajet”. Ces goulots d’étranglement fiscaux grèvent lourdement la chaîne logistique, constituant une taxe invisible répercutée sur les consommateurs.
L’effet domino est palpable dans la vente au détail. La célèbre mesurette ekolo, unité de référence pour les ménages, a vu son prix dégringoler de 5 000 FC à une fourchette comprise entre 1 800 et 3 500 FC selon les points de vente. Au marché Matete et Luza (Limete), certaines revendeuses ont opéré des ajustements agressifs, reflétant cette nouvelle dynamique des prix maïs Kinshasa. Cette correction offre un répit bienvenu aux consommateurs, mais soulève une question cruciale : jusqu’où pourrait descendre le prix sans le fardeau des barrières ?
Cependant, cette tendance générale rencontre des résistances. Certains vendeurs, arc-boutés sur des réflexes spéculatifs, refusent d’aligner leurs tarifs, créant des distorsions locales. Cette frilosité illustre les défis persistants de la régulation du marché maïs Masina et au-delà. Si la surabondance actuelle agit comme un baume sur l’inflation alimentaire, la durabilité de cette embellie dépendra de la résorption des entraves administratives et de la modernisation des circuits de distribution. La baisse actuelle, aussi spectaculaire soit-elle, ne serait-elle qu’une mesurette ekolo dans l’océan des réformes nécessaires ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net