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Museveni prend les rênes du mécanisme de paix pour l’est de la RDC lors du Sommet Entebbe

Le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni a officiellement endossé la présidence du Mécanisme Régional de Suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba lors du 12e sommet de haut niveau tenu ce 28 mai 2025 à State House Entebbe. Cette passation de pouvoir, symbolisée par la remise des instruments par son prédécesseur burundais Évariste Ndayishimiye, confie à Kampala la direction de ce dispositif crucial pour la paix dans l’est de la RDC pour les deux prochaines années.

D’emblée, Museveni a fixé le ton de sa présidence régionale Grands Lacs en soulignant la responsabilité collective des acteurs locaux : “Nous devons faire preuve de volonté politique et les étrangers devraient limiter leur implication”, a-t-il déclaré, fustigeant une ingérence externe qui selon lui “enhardit l’erreur”. Ces propos, rapportés par la présidence ougandaise, résonnent comme un avertissement aux partenaires internationaux alors que le conflit est RDC persiste malgré douze années d’existence du mécanisme.

L’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, né en 2013 sous l’égide conjuguée de l’ONU, de l’Union Africaine, de la CIRGL et de la SADC, visait initialement à adresser les racines de l’instabilité chronique dans l’est congolais. Pourtant, son bilan reste mitigé. Le Sommet Entebbe 2025 intervient dans ce contexte de défis renouvelés, le nouveau président du mécanisme imputant l’échec relatif à trois écueils : “la philosophie, l’idéologie et la stratégie”.

Dans une analyse historique percutante, Museveni a retracé l’origine des conflits à la politique identitaire exacerbée depuis l’ère Mobutu, évoquant un épisode méconnu : “L’armée de Mobutu vaincue au Rwanda a fui vers Goma avec Habyarimana. Nous avions proposé de les désarmer. Mobutu n’a rien voulu entendre, préférant compter sur des soutiens extérieurs”. Cette lecture critique interroge : les solutions externes auraient-elles entretenu les problèmes qu’elles prétendaient résoudre ?

La réunion a rassemblé les représentants de onze États signataires – dont l’Angola, le Burundi, la RDC, le Rwanda et la Tanzanie – ainsi que les garants institutionnels (UA, CIRGL, ONU). Cette configuration souligne l’importance géostratégique du mécanisme, mais aussi ses limites. Comment expliquer que l’Accord-cadre Addis-Abeba, conçu comme une réponse africaine aux crises récurrentes, peine toujours à produire des résultats tangibles après douze ans d’existence ?

Le défi principal réside dans la mise en œuvre, comme en témoigne le décalage entre les ambitions affichées et les réalités sur le terrain. Les observateurs notent que la présidence Museveni pourrait marquer un tournant pragmatique, axé sur des solutions endogènes. “Ces problèmes sont faciles à résoudre. Ils ne sont pas difficiles”, a assuré le leader ougandais, citant la proximité culturelle et historique des pays concernés. Reste à transformer cette conviction en actions concrètes.

Alors que la région des Grands Lacs demeure un baril de poudre géopolitique, la réussite du mandat de Museveni se mesurera à l’aune d’un indicateur simple : la réduction effective des violences dans l’est congolais. Le Sommet Entebbe 2025 aura au moins posé un diagnostic sans complaisance sur les échecs passés. La balle est désormais dans le camp des dirigeants régionaux qui devront démontrer que le mécanisme peut dépasser le stade des déclarations d’intention.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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