La Régie des voies aériennes (RVA) se trouve sous le feu des projecteurs après une audition tendue devant l’Assemblée nationale ce mercredi 28 mai. Ngoma Mbaki, son directeur général, a dévoilé un chiffre saisissant : 362 millions de dollars américains de recettes accumulées grâce à la taxe aéroportuaire Go-pass sur une période de quinze ans. Cette révélation intervient en réponse aux interrogations pressantes du député Claude Misare, préoccupé par l’état délabré des infrastructures aéroportuaires congolaises.
Comment expliquer que des recettes aussi substantielles n’aient pas empêché la dégradation criante des plateformes aériennes nationales ? Cette question centrale a dominé les échanges au Palais du peuple. Le parlementaire a pointé du doigt le contraste entre les flux financiers générés et la réalité observable :
« La plupart des aéroports du pays sont dans un état indésirable »
, a-t-il lancé, exigeant des comptes sur l’utilisation effective des fonds prélevés sur les voyageurs.
L’audition a pris un tour plus critique encore lorsque le DG de la RVA a reconnu une dette de 60 millions USD contractée auprès d’Exim Bank, dont seulement 19 millions ont été remboursés à ce jour. Cette situation financière précaire soulève des interrogations majeures sur la gouvernance de l’entreprise publique. À quoi ont servi les recettes Go-pass RVA si les obligations fondamentales ne sont pas honorées ? La gestion des finances publiques RDC dans le secteur aérien semble montrer des failles systémiques.
La réaction du président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a cristallisé l’ampleur du malaise. Son intervention cinglante a jeté une lumière crue sur les incohérences comptables :
« Comment, avec 360 millions USD, ne parvenez-vous pas à rembourser 60 millions ? Où est passé cet argent ? »
. Refusant toute dilution des responsabilités, Kamerhe a sommé le directeur général de ne pas couvrir les errements passés :
« Nous allons vous demander de ne pas endosser la gabegie financière de vos prédécesseurs »
.
Ce débat révèle les tensions autour de la gestion RVA Assemblée nationale qui réclame désormais une transparence absolue. Le mandataire public s’est vu accorder un délai de 48 heures pour fournir des éclaircissements détaillés sur plusieurs points litigieux. Parmi eux : la répartition effective des fonds de la taxe aéroportuaire Congo, les critères d’allocation des investissements et les mécanismes de contrôle interne.
L’enjeu dépasse largement le simple audit comptable. Avec une dette aéroports RDC représentant près de 17% des recettes totales sur 15 ans, c’est toute la stratégie de développement du transport aérien qui est mise en cause. Les parlementaires s’inquiètent des conséquences économiques tangibles : la dégradation infrastructurelle freine le tourisme, alourdit les coûts logistiques des entreprises et ternit l’image internationale du pays.
Cette séance parlementaire marque-t-elle un tournant dans la supervision des entreprises publiques ? La pression institutionnelle exercée suggère une volonté nouvelle de redevabilité. Les prochaines 48 heures seront déterminantes pour la RVA, sommée de produire des justifications précises sous peine de voir s’ouvrir une enquête plus approfondie. L’efficacité de la gestion RVA Assemblée nationale se joue désormais dans sa capacité à transformer cette crise en opportunité de réforme structurelle.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net