Les combats entre les rebelles du M23 et les groupes Wazalendo ont pris une tournure dramatique ce mardi 27 mai dans le groupement de Tongo, territoire de Rutshuru. Des détonations d’armes lourdes ont retenti dès 5 heures du matin, plongeant les villages de Marangara, Rukarara et Kabingu dans une terreur continue. Les civils, pris en étau dans ce conflit armé en RDC, paient un lourd tribut.
Une fillette de 11 ans figure parmi les nouvelles victimes. Touchée par une balle perdue alors qu’elle se rendait aux champs sur l’axe Bambu-Kirumba, son cas symbolise l’impact meurtrier de ces affrontements. Au moins deux autres blessés sont recensés, selon des témoins locaux.
Ces violences s’inscrivent dans une escalade ininterrompue depuis le 22 mai. Les groupements de Bambo, Bukombo et Mutanda sont le théâtre de combats quasi quotidiens. Le bilan provisoire ? Quatorze civils tués, des dizaines de blessés et des habitations réduites en cendres. À Bambo et Kagando, des corps abandonnés témoignent de la brutalité des attaques.
Les Wazalendo, groupes armés locaux, résistent-ils efficacement à l’avancée du M23 ? La question reste ouverte. Ce qui est certain : les populations fuient en masse. Le parc national des Virunga, pourtant zone protégée, devient paradoxalement un refuge précaire.
Les humanitaires sonnent l’alarme : comment acheminer l’aide dans un contexte d’insécurité croissante ? Les routes d’accès sont coupées, les risques logistiques multipliés. Pendant ce temps, les déplacements forcés dans le Nord-Kivu atteignent un niveau critique. Des milliers de familles errent sans abri, ni nourriture.
Les autorités provinciales promettent une réaction. Mais sur le terrain, aucune présence sécuritaire visible n’est signalée. L’enlisement du conflit alimente les spéculations : cette recrudescence violente annonce-t-elle une nouvelle offensive du M23 ? Ou marque-t-elle l’échec des récentes initiatives de paix ?
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes des morts civiles. Les résultats se font attendre. Dans l’immédiat, les survivants réclament protection et justice. Combien de victimes faudra-t-il encore déplorer avant qu’une solution durable ne émerge ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
