Ce mardi 27 mai, le village de Kiringi, dans le groupement de Bashali Mukoto (territoire de Masisi), a été le théâtre d’une macabre découverte. Au moins douze corps en décomposition avancée ont été retrouvés par des habitants se rendant à leurs champs. Selon des sources locales, ces victimes seraient des civils pris pour cible lors des affrontements du 23 mai entre les rebelles du M23 et les combattants wazalendo.
Les témoignages recueillis décrivent une scène apocalyptique : les corps, abandonnés sur un chemin agricole, dégageraient une odeur insupportable. « Cette situation expose la population à des risques sanitaires majeurs », alerte un acteur de la société civile, réclamant une intervention urgente des autorités pour procéder à des inhumations dignes.
Les violences ne se limitent pas à Kiringi. Dans le groupement voisin de Bukombo (chefferie de Bwito), de nouveaux combats ont été signalés, faisant d’autres victimes civiles. Dimanche 25 mai, neuf corps supplémentaires ont été découverts à Kirumba, Rukano et Kagambi, localités frontalières entre les groupements de Tongo et Bambo. Certaines victimes auraient été exécutées dans leur propre domicile.
Le parc national des Virunga n’est pas épargné. Lundi 26 mai, des combats ont éclaté près de Kibingu et Runzenze, poussant les rebelles du M23 à intensifier leurs opérations de ratissage. Des perquisitions arbitraires dans les villages et des tirs d’armes lourdes à Muliki ont provoqué un nouvel exode vers Bambo, déjà submergée par les déplacés.
Comment expliquer cette escalade de violence ? Les affrontements récurrents entre groupes armés transforment les zones rurales en champs de bataille, exposant les civils à des risques mortels. Les autorités locales, débordées, peinent à assurer la sécurité et le respect des droits humains fondamentaux.
La crise sécuritaire au Nord-Kivu atteint un point critique. Avec des corps laissés à l’abandon et des populations fuyant en masse, la région s’enfonce dans une urgence humanitaire complexe. Les appels à l’aide internationale se multiplient, tandis que le conflit armé en RDC continue de faire des ravages en 2024.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd