Une évasion massive a secoué le tribunal de paix de Sekebanza ce samedi 24 mai. Onze détenus ont forcé les portes d’un cachot vétuste du parquet local, profitant d’un système carcéral aux abois dans le Kongo Central. L’incident souligne une fois de plus les failles béantes de la sécurité pénitentiaire en RDC.
Selon l’administration territoriale, l’évasion s’est produite vers 8 heures du matin lors d’une sortie controversée. L’unique gardien présent tentait d’emmener un prisonnier affaibli au marché de Kinzau Mvuete. Objectif officiel : récolter des fonds pour la nourriture des détenus. Une pratique illégale qui a tourné au drame sécuritaire.
Les fugitifs ont profité de ce moment de vulnérabilité pour défoncer la porte métallique rouillée. Parmi eux, plusieurs individus inculpés pour viol qualifié en attente de transfèrement vers la prison de Tshela. Leur fuite relance le débat sur les conditions de détention dans une région où les infrastructures carcérales ressemblent souvent à des passoires.
L’administrateur du territoire Patchely Lendo dresse un constat accablant : « Comment garantir la sécurité avec un seul gardien pour onze détenus ? » interroge-t-il, pointant du doigt le manque criant de moyens humains et matériels. Le cachot de Sekebanza, simple local administratif, n’aurait jamais dû servir de centre de détention prolongée.
Les conséquences de cette évasion dépassent le simple incident sécuritaire. Les prisonniers transférés à Tshela subissent un double châtiment : isolement familial dû à la distance et malnutrition chronique. Une situation qui soulève des questions sur le respect des droits fondamentaux des détenus en RDC.
Les autorités locales réclament en urgence la construction d’une prison aux normes. Mais combien d’évasions faudra-t-il encore pour que les promesses se concrétisent ? Une enquête a été ouverte pour retrouver les fugitifs, tandis que des interrogations persistent sur les pratiques de gestion carcérale dans la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
