La sécurisation progressive de Malemba-Nkulu, dans le Haut-Lomami, marque un tournant décisif pour cette région longtemps paralysée par l’insécurité. Plusieurs axes routiers, autrefois sous l’emprise des groupes armés, sont désormais pacifiés. Cette avancée a permis une reprise timide mais significative des activités économiques, notamment dans le secteur agricole. Le prix du maïs, denrée de base dans la région, a chuté de manière spectaculaire, passant de 6 500 à 2 200 francs congolais la mesurette. Une bouffée d’oxygène pour des milliers de ménages.
L’administrateur du territoire, Joël Kayembe, a confirmé ces développements lors d’une déclaration à Radio Okapi. Selon lui, le démantèlement des factions Mai-Mai opérant dans le secteur de Badia a été déterminant. « Les exactions quotidiennes – meurtres, rançons, tortures – ont cessé », a-t-il souligné. Les habitants, contraints de fuir vers la brousse par crainte des milices, regagnent progressivement leurs villages. « Nous respirons un air nouveau », a-t-il ajouté, évoquant une atmosphère de quiétude retrouvée.
Comment expliquer cette baisse des prix du maïs ? La libre circulation des biens et des personnes sur les routes débloquées a facilité l’approvisionnement des marchés locaux. Les producteurs, auparavant isolés, écoulent désormais leurs récoltes sans entraves. Cette dynamique pourrait-elle s’étendre à d’autres produits agricoles ? Les observateurs locaux l’espèrent, tout en appelant à la prudence.
Mais l’ombre de l’insécurité plane toujours. Les zones de Kayumba et Museka restent le théâtre d’attaques sporadiques. Des sources locales rapportent des mouvements suspects de groupes armés non identifiés. L’administrateur Kayembe promet une réponse ferme : « Nous déploierons tous les moyens pour pacifier ces derniers bastions de violence. » Une annonce accueillie avec scepticisme par certains habitants, échaudés par des années de promesses non tenues.
La situation à Malemba-Nkulu illustre le défi sécuritaire complexe de la RDC. Si le progrès est tangible, sa pérennité dépendra de la capacité des autorités à maintenir une présence étatique effective. Le Haut-Lomami pourra-t-il devenir un modèle de reprise post-conflit ? La réponse se jouera dans les prochains mois, au rythme des récoltes et… des opérations militaires.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net