Une alerte sévère a été lancée par les autorités maritimes de Moba, au Tanganyika, suite au naufrage d’une embarcation sur le lac Tanganyika. Deux morts et plusieurs disparus sont à déplorer, selon le commissariat lacustre local. En cause : des vents violents et des vagues déchaînées qui transforment le plan d’eau en zone à haut risque.
Le commissaire lacustre Jephté Mbutu Nasibu a tenu un discours sans équivoque ce lundi 19 mai. « La priorité absolue est d’éviter de nouvelles tragédies », a-t-il martelé, exigeant le strict respect des mesures de navigation. Les armateurs sont sommés de fournir des équipements de sauvetage homologués et de suspendre toute opération lors d’alertes météorologiques.
Mais comment en est-on arrivé à cette situation critique ? Le lac Tanganyika, vital pour les économies locales, voit circuler des embarcations souvent surchargées et mal équipées. Le dernier accident en date rappelle amèrement les naufrages de 2021 et 2023, où des dizaines de vies avaient été emportées.
« Aucun bateau ne partira sans validation de notre service », prévient le commissaire Nasibu. Une position ferme qui répond aux pratiques de certains transporteurs contournant les contrôles. Les agents du commissariat lacustre ont reçu ordre de bloquer physiquement les départs non autorisés.
Les mesures annoncées vont-elles suffire ? Outre le renforcement des patrouilles, les autorités provinciales planchent sur un plan d’urgence incluant :
- L’installation de stations météo portables sur les principaux ports
- La formation obligatoire aux gestes de survie pour les équipages
- Un système de sanctions accrues pour les récidivistes
Reste que le défi principal réside dans le changement des mentalités. Comme le souligne un pêcheur de Kalemie rencontré sur place : « Les avertissements, on les connaît. Mais quand la faim menace, beaucoup préfèrent braver le danger ».
La sécurisation du lac Tanganyika dépasse désormais le cadre local. Kinshasa a été saisie pour débloquer des fonds spécifiques, tandis que l’Organisation maritime internationale envisage un audit des pratiques navales congolaises. Combien de tragédies faudra-t-il pour que les leçons soient tirées ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net