Une opération d’évacuation humanitaire d’envergure a marqué les derniers jours dans l’est de la République démocratique du Congo. Plusieurs militaires des FARDC, policiers et leurs familles, bloqués depuis des mois dans les bases de la MONUSCO à Goma, ont finalement regagné Kinshasa sous haute protection. Comment ces centaines de personnes ont-elles survécu à cinq mois de siège par les rebelles du M23 ? Quel dispositif a permis cette évacuation périlleuse ?
Les premiers convois ont quitté Goma jeudi sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge. Des camions blindés du CICR ont ouvert la route vers Lubero, première étape d’un périple aérien et terrestre. À Beni Mavivi, des hélicoptères de la MONUSCO ont pris le relais avant un transfert final vers la capitale par avion.
La Première ministre Judith Suminwa Tuluka en personne a supervisé l’accueil des évacués à l’aéroport de N’djili vendredi. « Cette opération témoigne de la détermination de l’État à protéger ses forces de défense et leurs familles », a-t-elle déclaré sous couvert d’anonymat par des collaborateurs.
Les défis logistiques restent colossaux : plus de 200 personnes attendent encore leur transfert à Beni. Des rotations d’hélicoptères ont été intensifiées ce week-end pour accélérer le processus. Une seconde vague d’une cinquantaine de personnes a atterri à Kinshasa samedi, selon des sources sécuritaires.
Les questions se multiplient sur les conditions de vie durant leur confinement. Les évacués auraient subi des pénuries alimentaires et médicales avant l’intervention du CICR. Les détails sur leur prise en charge future éclairent cependant une partie du mystère : tous seront hébergés à la base militaire de Kitona, au Kongo-Central, où des infrastructures d’accueil ont été préparées.
Cette évacuation historique résulte de mois de négociations tendues entre la MONUSCO, les autorités congolaises et les rebelles du M23. Les discussions ont notamment porté sur des couloirs humanitaires sécurisés et des garanties de cessez-le-feu temporaire. Un fragile équilibre qui souligne l’urgence de solutions durables dans cette région minée par les conflits armés.
Alors que les derniers évacués quittent progressivement la zone de guerre, une autre bataille commence : leur réinsertion. Le gouvernement promet un accompagnement complet, mais les défis psychologiques et matériels restent immenses. Cette opération marquera-t-elle un tournant dans la gestion des crises sécuritaires à l’Est ? La réponse dépendra des prochaines initiatives des autorités et de la communauté internationale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net