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Nord-Kivu : À Pinga, les retournés forcés de payer pour leur « sécurité » sous la pression des miliciens

La cité de Pinga, située entre les territoires de Walikale et Masisi au Nord-Kivu, vit un retour timide de ses habitants après trois mois de déplacement forcé. Cette reprise de vie normale est pourtant assombrie par une nouvelle source de tension : le paiement mensuel d’un « jeton de sécurité » imposé aux retournés. Des accusations pointent les combattants du mouvement NDC-R de Guidon Shimirayi, soupçonnés de monnayer la protection des civils.

Des témoignages recueillis sur place décrivent une situation explosive. « Nous n’avons rien. Pourquoi nous faire souffrir doublement ? », interroge un habitant, refusant de donner son nom par crainte de représailles. La pratique, qualifiée de tracasserie systématique, frappe une population déjà éprouvée par les violences de l’AFC/M23. Certains retournés envisageraient même de regagner la forêt pour échapper à ces exigences financières.

Les sources coutumières locales confirment cette réalité. « Des familles préfèrent retourner dans les zones reculées plutôt que de subir ces pressions », explique l’une d’elles. Le montant du jeton n’est pas précisé, mais son caractère obligatoire soulève des questions sur son véritable objectif. Sécurisation des civils ou exploitation de leur vulnérabilité ?

Contacté par nos soins, Marcelin Shenkuku, porte-parole du NDC-R, rejette fermement ces allégations. « Ce sont des manœuvres pour salir notre image », affirme-t-il, sans fournir de preuves à l’appui. Une réponse qui contraste avec les récits concordants de plusieurs témoins et acteurs locaux.

Cette situation risque de compliquer davantage le retour des déplacés. Comment reconstruire une communauté lorsque la méfiance envers les groupes armés persiste ? Les autorités provinciales et les organisations humanitaires semblent absentes du dossier, selon nos informations. Un vide inquiétant dans une région où la sécurité reste un mirage pour des milliers de civils.

Le cas de Pinga illustre un défi majeur du Nord-Kivu : la porosité entre logiques sécuritaires et économiques des groupes armés. Alors que la MONUSCO entame son retrait progressif, ces pratiques pourraient se multiplier. Les retournés paieront-ils le prix d’une paix fragile, minée par de nouvelles formes de prédation ? L’urgence d’une réponse coordonnée s’impose avant que d’autres vies ne basculent dans le cycle infernal de l’insécurité.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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