Une vague d’arrestations arbitraires et d’enlèvements secoue le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, plongeant la population locale dans un climat de peur et d’insécurité. Selon plusieurs sources locales, ces actes, qualifiés de « chasse à l’homme », ciblent principalement des jeunes et des leaders communautaires. Pour le seul mois d’avril, au moins une vingtaine de personnes, dont le chef de groupement de Rusayu, Janvier Bangumya, sont portées disparues.
Les témoignages recueillis sur place décrivent une situation alarmante. Les arrestations se produisent souvent à domicile ou dans des lieux publics, en dehors de toute procédure légale. Les méthodes employées sont brutales, et les personnes interpellées sont emmenées vers des destinations inconnues, souvent dans des cachots contrôlés par les rebelles du M23. Les téléphones des victimes sont minutieusement examinés, notamment leurs appels, contacts et groupes WhatsApp. Si rien de compromettant n’est trouvé, certaines sont relâchées, tandis que d’autres restent introuvables.
Les motifs de ces interpellations varient, allant des accusations non fondées de collaboration avec les Wazalendo aux conflits fonciers ou autres différends entre habitants. Cette situation a poussé de nombreux jeunes à vivre dans la clandestinité, craignant pour leur sécurité. La population locale, exaspérée par ces pratiques qu’elle qualifie d’« esclavagisme », a récemment exprimé son indignation lors d’un face-à-face avec certains cadres du mouvement rebelle au quartier Kasika, dans la commune de Karisimbi.
Les acteurs locaux tirent la sonnette d’alarme, appelant à une intervention urgente des autorités compétentes pour mettre fin à ces violations des droits humains. La communauté internationale est également interpellée pour suivre de près cette situation préoccupante dans la région du Nord-Kivu, déjà fragilisée par des années de conflits armés.
Qui sont les véritables commanditaires de ces enlèvements ? Pourquoi cibler spécifiquement les jeunes et les leaders communautaires ? Autant de questions qui restent sans réponse, alors que la population de Nyiragongo continue de vivre dans l’angoisse. Les dernières nouvelles en provenance de cette région instable de la RDC confirment une détérioration rapide de la situation sécuritaire, avec des conséquences humanitaires potentiellement désastreuses.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
