Quatre ans après son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, la rumba congolaise vibre à nouveau au rythme de sa valorisation. Kinshasa, berceau de cette musique envoûtante, accueille les 3 et 4 avril un atelier crucial sur la sauvegarde de ce trésor culturel. Organisé par la Commission nationale pour la valorisation de la rumba avec l’appui de l’UNESCO, cet événement marque un tournant dans la préservation de cet héritage musical.
Entre les murs où résonnent encore les mélodies de Franco et Papa Wemba, les participants tracent la voie vers une économie culturelle durable. « Nous quittons le rêve du divertissement pour celui des industries créatives », affirme le professeur André Yoka Lye Mudaba, président de la Commission. La vision ? Transformer l’émotion en action, la mémoire en musée, le rythme en richesse.
Parmi les projets phares : un observatoire de la rumba, gardien de son histoire ; un festival international, célébration de son universalité ; et surtout ce musée de la rumba qui promet d’être bien plus qu’un simple lieu d’exposition. Imaginez-vous errer parmi les vestiges des grands maîtres, leurs guitares suspendues comme des reliques sacrées, leurs voix immortalisées dans l’écho des salles d’exposition…
La cérémonie d’ouverture, présidée par la directrice de cabinet de la ministre de la Culture, a réuni les gardiens de cette flamme culturelle. Le représentant de l’UNESCO en RDC était présent, rappelant l’importance de cette convention 2003 pour la protection des trésors immatériels comme la rumba.
Cette musique, née des deux rives du fleuve Congo, porte en elle les rires et les larmes de tout un peuple. Aujourd’hui, elle devient le socle d’une industrie culturelle prometteuse. Car valoriser la rumba, c’est bien plus que préserver des mélodies : c’est donner un avenir à la mémoire collective, transformer l’art en levier économique, et surtout, faire vibrer le monde au rythme congolais.
Alors que les ateliers se poursuivent, une question persiste : dans dix ans, quand les touristes afflueront vers ce futur musée, comprendront-ils que derrière chaque vitrine se cache l’âme d’une nation ? La rumba n’est pas qu’un patrimoine, elle est le cœur battant de la culture congolaise, et désormais, elle a ses gardiens attitrés.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net