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Nord-Kivu : le M23 accusé de l’enlèvement de 42 femmes à Rutshuru

Le groupement Bukombo centre, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, a été le théâtre d’un enlèvement massif. Dimanche 28 décembre, des hommes armés, assimilés aux combattants du M23, ont ravi au moins 42 femmes. Cet acte barbare s’inscrit dans une série de violences attribuées à ce groupe rebelle, plongeant la région dans une crise humanitaire profonde. Les témoignages recueillis par les militaires font état d’actes de torture infligés aux victimes avant leur disparition forcée.

Selon le chargé de communication de la 34e région militaire, Dieudonné Kasereka, les faits se sont déroulés dans la chefferie de Bwito. L’armée confirme le nombre de 42 personnes enlevées, mais peine à établir leur destination exacte. L’insécurité persistante dans cette zone à haut risque entrave les recherches et laisse les familles dans l’angoisse. Où sont ces femmes ? Pourquoi cibler ainsi des civils sans défense ?

Cet enlèvement de femmes par le M23 n’est malheureusement pas un incident isolé. Les rebelles sont accusés d’une multiplicité d’exactions dans le Nord-Kivu. À Mushoro, dans la chefferie de Bwito, ainsi qu’à Pitango, Musinde et Kahongole, d’autres violences ciblant les populations civiles ont été rapportées. Ces combattants sèment la terreur, exploitant le vide sécuritaire pour perpétrer leurs crimes.

La zone de Bukombo reste le cadre d’escarmouches régulières entre les forces Wazalendo du groupe CMC et les rebelles du M23. Chaque affrontement s’accompagne de violations graves des droits humains, les civils étant systématiquement pris pour cible. Comment mettre fin à ce cycle infernal de violence ? Les autorités militaires promettent une réponse, mais sur le terrain, la protection des populations fait cruellement défaut.

Les conséquences de ces affrontements sont catastrophiques. Des centaines de familles, fuyant les combats, ont trouvé refuge à Mweso dans le groupement Bashali Mokoto, territoire de Masisi. Ces déplacés de Rutshuru survivent dans des conditions d’une précarité extrême. Hébergés de force dans des écoles et des églises, ils sont privés de toute assistance humanitaire structurée.

Leur quotidien est un calvaire. Chaque matin, ils doivent évacuer les salles de classe avec leurs maigres possessions pour permettre la tenue des cours. Ils se retrouvent alors à la merci des éléments, sans abri adéquat. Les femmes allaitantes et les enfants endurent des souffrances particulières, leur vulnérabilité sanitaire s’aggravant de jour en jour. La crise humanitaire en RDC atteint ici un paroxysme de détresse.

Ces personnes déplacées lancent un appel désespéré à la communauté humanitaire. La priorité ? Bénéficier d’un abri décent et d’un accompagnement pour un retour sécurisé dans leurs villages d’origine. Mais avec la persistance des activités des combattants du M23 et des enlèvements, un rapatriement durable semble une perspective lointaine. L’urgence, c’est maintenant de leur porter secours.

L’enlèvement des 42 femmes ne doit pas être vu comme un événement ponctuel, mais comme le symptôme d’une situation sécuritaire qui se dégrade rapidement au Nord-Kivu. Les violences se généralisent, les déplacements forcés se massifient, et la réponse internationale peine à suivre. Jusqu’où faudra-t-il descendre dans l’horreur pour que la communauté internationale agisse avec détermination ?

Les autorités congolaises affirment poursuivre leurs enquêtes pour localiser les victimes et sécuriser la région. Pourtant, sans une stratégie coordonnée pour désarmer les groupes rebelles et protéger efficacement les civils, les mêmes scénarios de terreur risquent de se reproduire. La population du Rutshuru, otage de ces conflits, mérite mieux qu’une existence rythmée par la peur et la privation. La stabilisation du Nord-Kivu passe impérativement par la fin de l’impunité pour ces crimes.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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