Le groupe de recherche et d’investigation criminelle de la police a présenté, vendredi, une trentaine de présumés délinquants au commissaire provincial de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. Cette présentation marque l’aboutissement de plusieurs opérations ciblées visant à démanteler des réseaux criminels actifs dans la région. Parmi les individus présentés, trois policiers font face à des accusations graves d’arrestations arbitraires, soulignant des dérives au sein même de l’institution.
Les faits remontent à des interventions menées ces dernières semaines. Les services de police ont simultanément traqué des bandits de grand chemin et procédé à des contrôles ayant abouti à des saisies significatives. Plus de 600 cartons d’alcools à forte dose, dont la vente et la consommation sont prohibées, ont été interceptés. Cette saisie d’alcool fort prohibé vise à lutter contre l’insécurité et les troubles publics souvent liés à ces substances.
Parmi les groupes démantelés, une bande de présumés bandits de grand chemin opérant en RDC a été mise hors d’état de nuire. Son chef présumé, identifié comme Idriss Mutombo Kalambay, alias Damso Moda, était en possession d’un revolver de fabrication artisanale et de plusieurs munitions de guerre. Les enquêteurs indiquent que ce groupe est impliqué dans une série de cambriolages de maisons d’habitation, semant la terreur dans plusieurs villes de la province du Haut-Katanga. Fait troublant, ces individus avaient été maintes fois interpellés par le passé, mais avaient systématiquement été relâchés. Cette récidive pose des questions sur l’efficacité du circuit judiciaire.
Un autre dossier préoccupant concerne trois éléments de la police de la protection de l’enfant et des violences sexuelles. Ces policiers sont poursuivis pour tracasserie, extorsion de fonds et arrestations arbitraires dans le Haut-Katanga. Leur mode opératoire? Interpeller des personnes dans des chambres d’hôtel sans document ni mandat d’arrêt, abusant ainsi de leur autorité. Ces arrestations arbitraires perpétrées par des policiers jettent une ombre sur les forces de l’ordre et appellent à un renforcement des contrôles internes.
Parallèlement, un groupe de jeunes délinquants a été appréhendé au centre-ville de Lubumbashi le jour de Noël. Ces individus sont accusés d’avoir volé des objets de valeur et de l’argent à des citoyens en période de fête. Leur interpellation rapide démontre une vigilance accrue des services durant les périodes sensibles.
Mais que va-t-il advenir de ces présumés criminels présentés par la police de Lubumbashi? Le porte-parole de la police, le major Esperanto Bin Mwamba, a été clair. Tous ces individus seront déférés devant la justice. Une procédure distincte est prévue pour les hommes en uniforme. « S’il s’agit des militaires ou policiers, ils sont déférés devant la justice militaire », a-t-il précisé. Cette annonce confirme que les policiers impliqués dans des arrestations arbitraires passeront devant leurs pairs, selon le code de la justice militaire. Une mesure qui sera-t-elle suffisante pour restaurer la confiance?
Cette opération d’envergure à Lubumbashi souligne plusieurs défis. La lutte contre le banditisme de grand chemin en RDC reste une priorité, tout comme la traque des produits illicites, tel l’alcool fort prohibé, qui alimentent l’insécurité. La présence de policiers parmi les accusés rappelle cruellement que la menace peut parfois venir de l’intérieur. Le recours à la justice militaire pour les policiers fautifs est un signal fort, mais son effectivité sera jugée aux verdicts rendus.
Les habitants du Haut-Katanga, souvent victimes de ces violences, attendent désormais des actes concrets. La présentation de ces présumés criminels n’est qu’une première étape. Le véritable test réside dans la capacité du système judiciaire, civil et militaire, à conduire des procès équitables et à prononcer des condamnations dissuasives. L’enjeu est de taille : rendre à la population une sécurité durable et prouver que nul n’est au-dessus des lois, uniforme ou pas.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
