Une opération d’envergure menée par les services de la police a abouti à la présentation publique d’une trentaine de présumés délinquants ce vendredi 26 décembre à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. Cette présentation, effectuée devant le commissaire provincial de la police, met en lumière la diversité des infractions commises, allant du grand banditisme à des actes répréhensibles au sein même de l’institution policière.
Parmi les individus présentés, trois policiers font l’objet d’accusations graves. Ces éléments, issus de la police de la protection de l’enfant et des violences sexuelles, sont poursuivis pour tracasserie, extorsion et surtout, arrestation arbitraire. Leurs méthodes, décriées, consistaient à interpeller des personnes dans des chambres d’hôtel sans mandat ni document justificatif. Cette révélation jette une lumière crue sur des pratiques illégales qui minent la confiance des populations envers les forces de l’ordre.
Dans le registre du grand banditisme, un groupe de présumés bandits de grand chemin a été démantelé. Dirigé par Idriss Mutombo Kalambay, alias Damso Moda, cette cellule criminelle opérait avec une audace troublante. Elle était en possession d’un revolver de fabrication artisanale et de plusieurs munitions de guerre, illustrant la menace sécuritaire que représentent ces réseaux. Selon les enquêteurs, ces individus, déjà maintes fois interpellés mais systématiquement relâchés par le passé, sont accusés d’une série de cambriolages de maisons d’habitation, semant ainsi la terreur dans plusieurs localités de la province du Haut-Katanga.
Une autre facette de cette opération concerne la saisie de plus de six cents cartons d’alcools à forte dose prohibés. Cette prise majeure démontre l’implication de ces réseaux dans des trafics diversifiés qui nuisent à l’ordre public et à la santé des communautés. Parallèlement, un groupe de jeunes délinquants, interpellés en plein centre-ville de Lubumbashi le jour de Noël, a également été présenté. Ils sont suspectés d’avoir dérobé argent et objets de valeur à des citoyens paisibles en profitant de l’effervescence des fêtes.
Le porte-parole de la police, le major Esperanto Bin Mwamba, a été clair sur le sort réservé à ces présumés criminels. Tous seront déférés devant la justice. Une distinction de procédure est toutefois établie : si les prévenus sont des militaires ou des policiers, ils relèveront de la justice militaire. Cette annonce vise à rassurer l’opinion publique quant à l’impartialité du processus et à mettre fin à l’impunité dont auraient bénéficié certains de ces individus par le passé.
Cette opération du groupe de recherche et d’investigation criminelle de la police pose plusieurs questions. S’agit-il d’un coup d’éclat ponctuel ou du début d’une campagne plus durable pour assainir le milieu sécuritaire ? Comment expliquer que des criminels notoires aient pu être à plusieurs reprises relâchés, perpétuant ainsi leur cycle d’activités illégales ? La présence de policiers parmi les accusés interroge profondément sur les mécanismes de contrôle interne et la culture professionnelle au sein de l’institution.
La population de Lubumbashi et du Haut-Katanga reste en attente de voir ces procédures aboutir à des condamnations exemplaires. La crédibilité de la lutte contre l’insécurité et la criminalité organisée passe par la transparence et la fermeté du système judiciaire. Les arrestations, aussi spectaculaires soient-elles, ne sont qu’une première étape. La véritable épreuve consiste à garantir un procès équitable et à appliquer des peines qui dissuadent définitivement ces activités criminelles, qu’elles émanent de civils ou d’uniformes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
