L’armée congolaise a mené une opération militaire d’envergure sur les eaux du lac Tanganyika, aboutissant à la neutralisation de deux embarcations rapides des rebelles du M23. Cette action offensive, intervenue dans la matinée du vendredi 26 décembre au port de Kalundu à Uvira, marque un tournant dans les récentes opérations des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans le Sud-Kivu. Selon les sources militaires, les speed boats ciblés transportaient un chargement stratégique d’armes et d’équipements militaires en provenance du Rwanda, confirmant ainsi les accusations persistantes de soutien extérieur au mouvement rebelle.
Le lieutenant Reagan Kalonji, porte-parole de l’opération 2 Sud au Sud-Kivu, a confirmé les détails de cette intervention à Radio Okapi. L’offensive, menée sur quatre jours consécutifs autour d’Uvira, a produit des résultats tangibles : au moins treize combattants du M23 ont été capturés et onze armes de divers calibres ont été récupérées par les forces loyalistes. Cette opération militaire représente un succès notable dans la lutte contre l’insurrection dans l’est du pays.
La « puissance de feu » déployée par les FARDC a provoqué une véritable débandade dans les rangs adverses. Selon les déclarations officielles, les rebelles, contraints et forcés, ont dû délocaliser leur état-major en catastrophe. Un premier repli vers Utema, près de l’ancienne base militaire de la MONUSCO, s’est révélé insuffisant face à la pression continue des forces gouvernementales. Les combattants du M23 ont dû se retirer plus loin, à Kiliba, localité située à plus d’une dizaine de kilomètres du centre d’Uvira.
Le porte-parole militaire a tenu à préciser la nature de ce retrait : « Il ne s’agit pas d’un retrait volontaire, mais d’un retrait forcé sous la pression militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo ». Cette clarification revêt une importance capitale dans le contexte informationnel actuel, où chaque mouvement sur le terrain donne lieu à des interprétations stratégiques. Les embarcations militaires neutralisées constituaient un obstacle majeur à la progression des forces loyalistes, entraînant leur ciblage prioritaire.
L’opération Kalundu, comme elle pourrait être désignée, s’inscrit dans une série d’actions offensives destinées à reprendre le contrôle total de la région. Le lac Tanganyika, longue frontière naturelle, reste une zone sensible où la circulation d’armes et de combattants pose un défi permanent à la sécurité nationale. Le bombardement réussi de ces deux embarcations démontre la capacité croissante des FARDC à projeter leur puissance sur ce théâtre d’opérations particulier.
Comment interpréter cette escalade militaire ? L’offensive autour d’Uvira et sur le lac Tanganyika signale-t-elle un changement de doctrine dans l’approche des FARDC face à la menace du M23 ? Les récentes captures de rebelles dans le Sud-Kivu indiquent une intensification des efforts de renseignement et d’infiltration au sein des groupes armés. La récupération d’armes de tout calibre, quant à elle, prive l’adversaire de moyens logistiques essentiels à sa survie opérationnelle.
Le lieutenant Kalonji a réitéré la détermination sans faille de l’armée congolaise à « chasser les rebelles hors du territoire national ». Cet objectif stratégique guide désormais l’ensemble des opérations militaires dans l’est du pays. L’officier a parallèlement lancé un appel à la population, l’exhortant au calme, à la vigilance et au maintien de sa confiance envers les forces de défense. Les FARDC, a-t-il assuré, restent déployées nuit et jour pour protéger l’intégrité territoriale, les intérêts nationaux et les biens des citoyens.
Cette opération militaire intervient dans un contexte régional particulièrement tendu, où les accusations de soutien rwandais au M23 alimentent régulièrement les tensions diplomatiques. La saisie d’armes « en provenance du Rwanda », selon la formulation officielle, ne manquera pas d’alimenter le contentieux entre Kinshasa et Kigali. La communauté internationale observe avec attention l’évolution de ce conflit qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
Sur le terrain, les conséquences immédiates de cette offensive se font déjà sentir. Le déplacement forcé de l’état-major du M23 perturbe considérablement les chaînes de commandement et de ravitaillement de la rébellion. La perte de deux embarcations rapides limite également leur mobilité sur le lac Tanganyika, réduisant d’autant leur capacité à manœuvrer et à se réapprovisionner. Ces revers successifs affaiblissent la position stratégique des rebelles dans le Sud-Kivu.
L’armée congolaise semble donc avoir marqué des points significatifs lors de cette offensive de quatre jours. La combinaison d’actions terrestres autour d’Uvira et d’interventions ciblées sur le lac a produit des résultats concrets : rebelles capturés, armes récupérées, et logistique adverse perturbée. Cette approche multidimensionnelle pourrait servir de modèle pour les opérations futures contre les groupes armés dans la région.
Reste à savoir si ces succès tactiques pourront se transformer en avantage stratégique durable. La détermination affichée par les FARDC devra se conjuguer avec une présence sécuritaire permanente pour empêcher tout retour en force des éléments du M23. La confiance de la population, régulièrement mise à mal par des années de conflit, constitue un enjeu tout aussi crucial que les opérations militaires elles-mêmes. L’appel au calme lancé par le lieutenant Kalonji répond à cette préoccupation essentielle.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
