Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont porté un coup sévère à l’insurrection Mobondo en neutralisant trois de ses grands chefs lors d’opérations militaires ciblées. L’action s’est déroulée ce lundi 22 décembre à une quinzaine de kilomètres au nord-est du village Bolingo, dans le territoire de Kwamouth, province du Maï-Ndombe.
Selon le capitaine Anthony Mwalushayi, porte-parole de l’opération Ngemba dans la région, ces éliminations constituent un revers significatif pour le mouvement insurgé. “La mort de ces trois chefs miliciens est un coup dur pour les Mobondo”, a-t-il affirmé, soulignant que ces individus figuraient parmi les principaux responsables des violences récurrentes qui ensanglantent la zone.
L’opération Ngemba, dont le nom signifie “paix” en langue locale, vise à restaurer l’autorité de l’État et la cohésion sociale dans l’espace Grand Bandundu. Pour les FARDC, engagées dans une lutte sans relâche contre les groupes armés, cette réussite tactique représente une avancée majeure. Elle démontre l’efficacité renforcée des renseignements et des actions coordonnées sur le terrain.
Qui étaient ces chefs insurgés ? Bien que leurs identités n’aient pas été officiellement divulguées, les sources militaires les décrivent comme des figures clés de l’appareil de commandement Mobondo. Ils sont accusés d’avoir orchestré des attaques contre les civils, semé la terreur et plongé de nombreuses familles dans le deuil. Leur neutralisation pourrait donc disloquer, au moins temporairement, les capacités opérationnelles de la milice dans ce secteur.
La région de Kwamouth, et plus largement le Maï-Ndombe, est en proie depuis des mois à l’activité meurtrière des insurgés Mobondo. Ces derniers, souvent motivés par des tensions communautaires et l’exploitation des ressources, ont multiplié les raids, les enlèvements et les massacres. La population civile, prise en étau, paie le prix fort de cette instabilité chronique.
Les FARDC, dans le cadre de l’opération Ngemba, ont donc fait de la sécurisation de cette zone une priorité. Cette récente success story sécuritaire intervient après une série d’actions militaires visant à démanteler les sanctuaires et les lignes de ravitaillement des groupes armés. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de pacification du Grand Bandundu.
Mais cette neutralisation de haut niveau marque-t-elle un tournant décisif dans la lutte contre l’insurrection Mobondo ? Si elle est saluée par le commandement militaire, la prudence reste de mise. Les groupes armés ont souvent montré une capacité de résilience et de reconstitution. La mort de chefs expérimentés peut entraîner des luttes de succession ou, au contraire, une radicalisation accrue.
Pour le capitaine Mwalushayi, l’objectif immédiat reste la protection des civils. “Chaque coup porté à la structure de commandement ennemi est un pas vers plus de sécurité pour nos populations”, a-t-il déclaré. Les prochains jours seront cruciaux pour observer la réaction des Mobondo et évaluer l’impact réel de ces pertes sur leur agressivité.
Sur le terrain, les unités des FARDC maintiennent une posture offensive. Les opérations de ratissage et de contrôle continuent dans les zones reculées du Kwamouth. La collaboration avec les services de renseignement et les communautés locales est intensifiée pour prévenir toute tentative de représailles ou d’infiltration.
En définitive, l’élimination de trois chefs insurgés Mobondo par les FARDC à Kwamouth est un signal fort envoyé aux auteurs de violences. Elle prouve que l’armée congolaise a la capacité de cibler avec précision les cerveaux de l’insurrection. Reste à traduire ce succès tactique en une paix durable pour les habitants du Maï-Ndombe, las de vivre dans la peur. La route est encore longue, mais chaque victoire compte dans le long processus de restauration de l’État de droit.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
