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Sud-Kivu : l’AFC/M23 progresse, Fizi et Mwenga en alerte face aux rebelles

Une nouvelle avancée des combattants de l’AFC/M23 secoue la province du Sud-Kivu. Ce week-end, les rebelles ont renforcé leur emprise dans la région en occupant les localités de Kipupu, dans le territoire de Mwenga, et Makobola 2, dans le territoire de Fizi. Cette progression intervient peu de temps après la prise de contrôle rapportée à Uvira, consolidant une dynamique offensive préoccupante dans l’est de la République Démocratique du Congo.

Face à cette escalade, l’autorité locale a immédiatement réagi. L’administrateur du territoire de Fizi, Samy Badibanga Kalonji, a publiquement déploré cette avancée des rebelles. Dans un appel pressant, il a interpellé la communauté internationale, pointant du doigt un soutien extérieur présumé. « Nous demandons particulièrement aux États-Unis de contraindre le Rwanda à retirer ses troupes qui soutiennent les rebelles de l’AFC-M23 », a déclaré l’autorité, accusant ainsi directement le voisin rwandais de complicité dans cette instabilité. Cette déclaration s’inscrit dans une rhétorique récurrente des autorités congolaises, mais elle prend un relief particulier alors que les combats se rapprochent de zones densément peuplées.

La situation sécuritaire reste extrêmement volatile dans les territoires de Mwenga et Fizi. Les populations locales, prises entre deux feux, vivent dans l’angoisse d’une expansion rapide du conflit. Comment les forces de défense peuvent-elles endiguer cette progression rebelle à Fizi ? La stratégie des assaillants semble s’appuyer sur une mobilité rapide et une connaissance du terrain, défiant les efforts de stabilisation. Les combats pour le contrôle des axes et des localités stratégiques sont fréquents et violents, contraignant des milliers de civils à fuir leurs foyers.

Au-delà de l’affrontement militaire, Samy Badibanga a lancé un sévère avertissement contre une autre arme, plus insidieuse : la désinformation. Il a fermement dénoncé la stratégie des rebelles qui utilisent, selon ses termes, « la désinformation comme arme numérique ». L’objectif ? Propager de fausses informations pour semer la panique, créer la diversion et démoraliser à la fois la population et les troupes gouvernementales. Cette campagne de fake news viserait à faire croire à une supériorité écrasante et à une avancée inéluctable de l’adversaire, sapant le moral des combattants des FARDC et des groupes d’autodéfense Wazalendo.

« J’invite mes administrés au calme et à la vigilance, et à apporter leur soutien aux Forces armées de la RDC », a martelé l’administrateur de Fizi. Il a appelé à ne pas tomber dans le piège de la psychose orchestrée, affirmant que l’armée et ses partenaires restent mobilisés pour défendre l’intégrité territoriale. Cette lutte contre les fausses nouvelles est devenue un front essentiel du conflit en RDC, où les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux peuvent avoir un impact tangible sur le cours des événements.

Malgré les revers tactiques, les autorités affichent une détermination sans faille. Samy Badibanga a assuré que l’État congolais était pleinement engagé. « Le Chef de l’État et le Gouvernement consentent à des sacrifices importants pour que la paix revienne sur toute l’étendue du territoire national, et plus particulièrement dans le territoire de Fizi », a-t-il affirmé. Un message de résistance et de reconquête a été clairement envoyé. « Toutes les batteries sont mises en marche pour reconquérir les territoires déjà aux mains des rebelles et les repousser afin de ramener la paix », a-t-il promis, sans fournir de détails opérationnels ou de calendrier précis pour une contre-offensive.

La progression des rebelles du M23 au Sud-Kivu place donc la région devant un défi multidimensionnel. Il combine une pression militaire directe, une guerre de l’information vicieuse et une crise humanitaire latente. La communauté internationale, souvent appelée à la rescousse, reste un observateur critique, tandis que les populations du Kivu attendent des actes concrets pour leur sécurité. La prise de Kipupu et Makobola 2 n’est peut-être qu’un épisode de plus dans ce long conflit, mais elle rappelle avec acuité la fragilité persistante de la paix dans l’est de la RDC. La capacité des FARDC et des Wazalendo à stabiliser la ligne de front, couplée à l’efficacité de la communication officielle à contrer la désinformation, sera déterminante pour les prochains jours dans les territoires de Fizi et Mwenga.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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