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Sud-Kivu : la route Mwenga-Kasika rouvre après une panique causée par des rumeurs sur les rebelles M23

Le trafic routier a repris son cours normal depuis vendredi sur l’axe stratégique Mwenga-Kasika, dans la province du Sud-Kivu. Cette reprise fait suite à une interruption totale observée toute la journée du jeudi 11 décembre 2025. La route nationale numéro 2, artère vitale pour les échanges socio-économiques de la région, avait été complètement paralysée. Cette paralysie a directement impacté les activités commerciales et la vie quotidienne des populations locales.

L’origine de cette interruption soudaine du trafic sur la route Mwenga-Kasika a été une rumeur, rapidement propagée, faisant état d’une avancée imminente des rebelles de l’AFC-M23 en direction du chef-lieu du territoire de Mwenga. Cette information, bien que non vérifiée, a suffi à créer un mouvement de panique au sein de la population. Les autorités militaires ont immédiatement réagi pour tenter de contrôler la situation et protéger les civils.

« Le jeudi 11 décembre 2025, il y a eu une fausse information qui a paniqué la population du chef-lieu du territoire de Mwenga, disant que l’AFC-M23 se préparait à entrer au chef-lieu. Chose qui n’était pas vraie », a confirmé le président de la société civile de Mwenga, Lungele Itebo. Selon ses explications, la décision de suspendre la circulation sur cette portion de la route nationale 2 a été prise par les militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) postés à Kibumba, un point de contrôle à l’entrée du chef-lieu. L’objectif avancé était clair : épargner la vie des innocents en empêchant tout mouvement potentiellement risqué.

Les conséquences de cette alerte, bien que fondée sur une rumeur concernant les rebelles M23 au Sud-Kivu, ont été immédiates et tangibles. Outre l’interruption du trafic, les activités socio-économiques ont été brutalement stoppées. Les établissements scolaires ont fermé leurs portes, tout comme la majorité des boutiques et des marchés. La vie s’est comme figée dans l’attente d’une confirmation ou d’un démenti officiel. La peur d’une résurgence des violences liées aux groupes armés a plané sur toute la zone.

Ce dimanche, un calme relatif est revenu. Les habitants ont timidement recommencé à vaquer à leurs occupations habituelles. Les véhicules circulent à nouveau sur la route Mwenga-Kasika, et certains commerces ont rouvert. Cependant, une atmosphère de méfiance persiste. Comment une simple rumeur a-t-elle pu provoquer un tel chaos ? La vulnérabilité de la population face aux informations non filtrées concernant les mouvements rebelles reste un problème aigu dans cette région en proie à l’insécurité chronique.

Derrière ce retour à une normalité précaire se cache une autre réalité, plus ancienne et tout aussi critique. Le président de la société civile, Lungele Itebo, a profité de son intervention pour alerter sur une crise humanitaire persistante. « Depuis le 20 novembre jusqu’à présent, la population qui s’était déplacée se trouve toujours dans ses lieux de déplacement : les uns à Kamituga, les autres à Bukavu et les autres à Mwenga-centre », a-t-il déclaré. Le plus inquiétant, selon lui, est que « ces déplacés sont sans assistance alimentaire ».

Cette situation met en lumière le double défi auquel font face les autorités et les acteurs humanitaires dans le territoire de Mwenga. D’un côté, il faut gérer l’urgence sécuritaire et les rumeurs qui s’ensuivent, capables de bloquer une route nationale et de paralyser une économie locale. De l’autre, il faut répondre aux besoins fondamentaux des populations déjà victimes de déplacements antérieurs. L’absence d’assistance alimentaire pour les déplacés de Mwenga constitue une bombe à retardement sociale, susceptible d’exacerber les tensions et les vulnérabilités.

L’épisode de jeudi dernier sur la route nationale 2 entre Mwenga et Kasika sert de rappel brutal. La menace des groupes armés, réelle ou perçue, continue de dicter le rythme de la vie dans le Sud-Kivu. La rapidité avec laquelle une rumeur sur l’AFC-M23 a pu interrompre toute une économie locale démontre la fragilité de la paix dans la région. La réouverture de la route est une bonne nouvelle, mais elle ne doit pas faire oublier les milliers de déplacés qui, dans l’ombre, attendent toujours une aide vitale. La vigilance reste de mise, tout comme la nécessité d’un soutien humanitaire coordonné et efficace pour éviter qu’une crise alimentaire ne vienne s’ajouter à l’insécurité.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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