À seulement 20 ans, Matthieu Epolo écrit l’une des plus belles pages de la saison au Standard de Liège. Le jeune gardien congolais, formé au club, ne se contente pas d’être le dernier rempart des Rouches. Il en est devenu le capitaine, portant un brassard qui pèse lourd sur des épaules encore juvéniles, mais déjà solides comme du roc. Une ascension fulgurante qui force le respect et interroge : assistons-nous à la naissance du prochain grand gardien africain ?
Dans les couloirs de Sclessin, le nom d’Epolo résonne avec une tonalité particulière, mêlant admiration et stupéfaction. L’entraîneur des gardiens, Laurent Henkinet, n’a pas mâché ses mots lors d’une récente interview. « Il a un charisme incroyable et une force de caractère énorme », a-t-il lancé, le regard empreint de fierté. Le technicien souligne un mental d’acier chez ce jeune homme, capable de résister à des pressions qui en auraient écrasé plus d’un. « Aujourd’hui, c’est un leader naturel. Quand il parle, tout le monde l’écoute, et il n’a que vingt ans. » Un constat qui en dit long sur l’atmosphère du vestiaire liégeois et la place prépondérante qu’y occupe déjà le portier congolais.
Mais au-delà du caractère, c’est bien le talent pur qui impressionne. Son intelligence de jeu, sa prestance dans les buts et sa froideur sous le feu ennemi ont convaincu l’encadrement d’en faire le numéro 1 incontesté, malgré la concurrence et son jeune âge. Actuellement 8e de la Jupiler Pro League, le Standard Liège reconstruit son projet et a trouvé en Epolo un pilier sur lequel s’appuyer. Le club lui fait une confiance totale, et le natif de Kinshasa répond présent avec une maturité et une régularité qui dépassent de loin son expérience.
La comparaison, inévitable pour tout jeune gardien prometteur, a été osée par son propre mentor. Henkinet n’a pas hésité à évoquer la trajectoire de Mike Maignan, l’actuel titulaire des Bleus et l’un des meilleurs gardiens au monde. « Quand il quittera le Standard, je suis sûr qu’il va exploser. Je ne lui mets aucune limite », a affirmé l’entraîneur avec conviction. Il poursuit, visionnaire : « Il n’a aucun défaut majeur et il dégage cet effet waouh quand il sort une parade. Certains diront que j’en fais trop, mais je le vois bien marcher sur les traces de Mike Maignan. » Un parallèle audacieux qui place la barre très haut, mais qui semble ne pas effleurer le principal intéressé, concentré sur son travail quotidien.
Le football belge a souvent servi de tremplin pour de grands talents africains. Matthieu Epolo incarne parfaitement cette nouvelle génération de gardiens complets, aussi à l’aise avec les pieds que avec les gants. Son parcours, entièrement façonné au Standard Liège, ajoute une saveur particulière à son histoire. Il connaît les moindres recoins du club, ses exigences, la passion de son public. Cette connaissance intime se ressent sur le terrain, où il organise sa défense avec une autorité naturelle.
Reste maintenant l’étape la plus difficile : confirmer. Gagner en régularité, affronter les moments de doute inévitables dans une carrière, et transformer ce potentiel phénoménal en performances durables au plus haut niveau. Le chemin tracé par Mike Maignan, de Losc en passant par l’AC Milan jusqu’à l’équipe de France, montre l’ampleur du travail restant. Mais tous les ingrédients sont là. La présence, le leadership, les réflexes de premier ordre et surtout, cette mentalité de champion qui fait toute la différence.
L’avenir du Standard Liège, dans cette phase de reconstruction, passe en grande partie par ses jeunes pousses. Et en la matière, Matthieu Epolo est bien plus qu’une simple promesse. Il est déjà une réalité, un leader, un patron. Son évolution sera scrutée de près, non seulement par les supporters des Rouches, mais par tout l’échiquier du football européen à la recherche du prochain diamant brut. La suite de l’histoire s’écrira, match après match, parade après parade. Et si les prédictions de Laurent Henkinet se révèlent justes, le nom d’Epolo pourrait bien résonner bien au-delà des frontières de la Belgique et de la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
