Le lac Tanganyika, d’habitude si serein sous le soleil, a brutalement changé de visage ce vendredi 5 décembre. Aux abords de la localité de Yungu, le bruit sourd d’un impact a déchiré le ciel, suivi d’éclaboussures et d’une course effrénée des pêcheurs vers le point de chute. « On a vu l’hélicoptère descendre de façon bizarre, puis il a frappé l’eau. C’était terrible », raconte un habitant, encore sous le choc. Ce crash hélicoptère Sud-Kivu plonge une nouvelle fois la région dans l’inquiétude et soulève des questions brûlantes sur la sécurité des vols dans cette partie de la République Démocratique du Congo.
Selon les informations recueillies auprès des sources de la société civile locale, l’appareil, qui effectuait la liaison entre Uvira, au Sud-Kivu, et Kalemie, dans le Tanganyika, a connu un destin tragique en plein jour. L’accident lac Tanganyika Fizi a immédiatement mobilisé les communautés riveraines, premières à se porter au secours des victimes. Dans une course contre la montre, deux membres de l’équipage ont été extraits des débris de l’hélicoptère accidenté. Les opérations de sauvetage hélicoptère Tanganyika se sont poursuivies jusque tard dans la nuit, à la lumière des lampes torches, dans l’espoir de retrouver le troisième occupant. Malheureusement, les plongeurs n’ont ramené qu’un corps sans vie. Les trois personnes à bord étaient toutes des expatriés hélicoptère crash RDC, rappelant la présence constante d’acteurs internationaux dans ces zones parfois difficiles d’accès.
Comment un tel drame a-t-il pu se produire en plein jour et sur une étendue d’eau habituellement calme ? Les conditions météorologiques étaient-elles en cause ? Ou faut-il une fois de plus pointer du doigt l’état de la flotte aérienne et les protocoles de sécurité ? Cet accident aérien Yungu n’est malheureusement pas un incident isolé. Il survient moins de deux ans après qu’un hélicoptère du Programme Alimentaire Mondial (PAM) avait dû effectuer un atterrissage d’urgence à Mabula, près de Kalehe, suite à l’incendie de son moteur. Si cet événement antérieur n’avait fait heureusement aucune victime, il avait déjà sonné l’alerte sur les risques encourus.
La récurrence de ces incidents interpelle. Dans des provinces comme le Sud-Kivu, où les routes sont souvent impraticables, l’hélicoptère devient un lien vital pour le transport de personnel, de marchandises et d’aide humanitaire. Mais à quel prix ? Les habitants de Yungu, eux, restent marqués par les images du sauvetage. « On a tout fait pour les aider, mais on n’a pas les moyens, pas le bon équipement. On se sent impuissants face à de telles situations », confie un jeune pêcheur. Cette impuissance locale reflète un problème plus vaste : celui de la précarité des infrastructures et de la surveillance aérienne dans des régions éloignées de la capitale.
La question de la sécurité aérienne est-elle donc un luxe en RDC ? Le drame de Yungu met en lumière le fossé entre la nécessité de desservir des zones enclavées et l’impératif de garantir des conditions de vol optimales. Les expatriés, qu’ils travaillent pour des ONG, des entreprises minières ou des agences des Nations Unies, sont régulièrement contraints d’emprunter ces moyens de transport, parfois au péril de leur vie. Ce crash vient rappeler, de la manière la plus cruelle, que chaque décollage peut virer au cauchemar.
Au-delà du choc et de la tristesse, cet accident doit servir de électrochoc. Il est urgent que les autorités compétentes, tant nationales que provinciales, renforcent les contrôles techniques sur les appareils en service et veillent au strict respect des normes internationales. Les compagnies aériennes et les organisations utilisatrices ont également une responsabilité majeure dans le choix de leurs prestataires. Enfin, il est crucial d’équiper les zones à risque de moyens de secours adaptés pour réduire le temps d’intervention et maximiser les chances de survie.
Le lac Tanganyika a rendu deux de ses occupants. Une famille, quelque part dans le monde, pleure un être cher. Alors que les investigations pour déterminer les causes exactes de ce crash devraient débuter, une pensée forte va aux victimes et à leurs proches. Ce drame est un rappel sombre : dans le ciel congolais, chaque vie embarquée mérite une sécurité inaliénable. L’espoir, maintenant, est que cette tragédie ne sombre pas dans l’oubli et qu’elle impulse des changements concrets pour éviter que l’histoire ne se répète.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
