25.2 C
Kinshasa
samedi, décembre 6, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéSociétéSud-Kivu : La guerre vole l'avenir, sept enfants tués dans des attaques...

Sud-Kivu : La guerre vole l’avenir, sept enfants tués dans des attaques ciblant leurs écoles

Le bruit des explosions a remplacé celui des rires d’enfants. Dans la cour de l’école primaire de Kaziba, territoire de Walungu, ce ne sont plus des cahiers mais des débris qui jonchent le sol. Ici, le 3 décembre, une bombe a mis fin brutalement à la vie de quatre écoliers. Comment en est-on arrivé à ce que les salles de classe, symboles d’avenir, deviennent des cibles de guerre dans l’est de la République Démocratique du Congo ?

L’UNICEF, attristé et alarmé, a tiré la sonnette d’alarme ce vendredi après une série d’attaques meurtrières contre trois écoles dans le Sud-Kivu. Ces affrontements armés récents auraient coûté la vie à au moins sept enfants et en ont blessé plusieurs autres. « Nous sommes profondément troublés par les rapports selon lesquels des enfants auraient été tués par des bombes tombées sur leurs écoles ces derniers jours », a déclaré avec émotion John Agbor, représentant de l’UNICEF en RDC. Son appel est clair et urgent : les écoles doivent être des sanctuaires de paix, et non des champs de bataille.

Les faits, encore en cours de vérification, dessinent un tableau d’une violence inouïe. Le même 3 décembre, une autre école primaire de la région a été touchée, et une explosion distincte à proximité a tué trois autres enfants. Le lendemain, 4 décembre, c’est à Murhesa, dans le territoire de Kabare, qu’une école aurait été frappée. Le nombre de victimes de cette dernière attaque reste à confirmer, mais chaque chiffre ajoute une tragédie personnelle à un bilan collectivement insoutenable. Ces attaques écoles Sud-Kivu ne sont pas des incidents isolés ; elles s’inscrivent dans une escalade terrifiante.

L’année 2025 a vu les combats atteindre un niveau inédit depuis des années, et une fois de plus, ce sont les plus vulnérables qui paient le prix fort. Les enfants tués RDC ne sont pas que des statistiques. Ce sont des filles et des garçons dont le droit fondamental à l’éducation et à la sécurité a été volé par la violence. L’UNICEF souligne une augmentation forte cette année des violations graves : meurtres, mutilations, violences sexuelles, recrutement d’enfants soldats, et bien sûr, attaques contre les écoles. Le conflit dans l’est de la RDC exerce un impact dévastateur, érodant le bien-être physique, émotionnel et psychologique de millions d’enfants.

L’éducation en danger RDC n’est pas une métaphore, mais une réalité chiffrée. Début décembre 2025, plus de 1 270 écoles n’étaient tout simplement plus fonctionnelles dans le Sud-Kivu en raison des conflits. Près de 400 000 enfants sont aujourd’hui déscolarisés dans cette seule province, privés de leur seul chemin possible vers un avenir meilleur. Que devient une nation qui ne peut pas protéger les lieux où se construit sa propre relève ? La perturbation de l’éducation est une bombe à retardement sociale et économique, dont les effets se feront sentir pour des générations.

Face à cette urgence, les mots doivent céder la place à des actions concrètes. La RDC a pourtant signé, en 2016, la Déclaration sur la sécurité dans les écoles attaquées Congo, s’engageant aux côtés de 185 autres nations à protéger l’éducation en période de conflit armé. Cet engagement semble aujourd’hui piétiné par la réalité sur le terrain. L’appel du UNICEF conflit RDC est sans équivoque : il demande à toutes les parties belligérantes de cesser immédiatement les attaques contre les écoles, de garantir un accès sûr à l’éducation, d’assurer la responsabilité des auteurs de ces crimes, et d’intégrer les droits de l’enfant au cœur de tout processus de paix.

La question qui se pose maintenant est celle de la responsabilité collective. Protéger les écoles, c’est protéger l’essence même de l’avenir du Congo. Chaque pupitre vide à Kaziba, à Murhesa ou ailleurs, est un silence assourdissant qui crie l’échec à préserver l’innocence. La communauté internationale observe, mais les actes locaux et nationaux sont primordiaux. Reconstruire les bâtiments sera une chose, mais reconstruire la confiance des enfants, leur sentiment de sécurité dans un lieu d’apprentissage, en sera une autre, bien plus complexe. L’enjeu dépasse la simple cessation des hostilités ; il touche à la capacité d’une société à honorer ses promesses les plus fondamentales envers sa jeunesse. Dans l’est de la RDC, le droit d’apprendre en paix est devenu le premier casualty de cette guerre sans fin.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

Commenter
Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 05 Décembre 2025

L’actualité du 5 décembre 2025 est dominée par le nouvel accord de paix RDC-Rwanda, la reprise des combats dans le Sud-Kivu, l'impasse sur l'intégration économique régionale, la relocalisation urgente de milliers de réfugiés sud-soudanais, les tensions autour de l’électricité dans le Kongo Central, la polémique sur le contrôle technique moto à Kinshasa, et le lancement du désarmement des miliciens Mobondo. Un condensé pour saisir les enjeux majeurs du moment.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques