Une embuscade meurtrière a ensanglanté la route reliant Isangi à Yangambi, dans la province de la Tshopo, ce jeudi 4 décembre. Selon des sources locales concordantes, un groupe d’hommes armés a attaqué par surprise une moto transportant deux opérateurs économiques. L’assaut, survenu vers cinq kilomètres de Yangambi, a été fatal pour le conducteur et l’un des passagers, un commerçant respecté du milieu économique local. Le second opérateur économique a miraculeusement réussi à s’échapper en se réfugiant dans la forêt avoisinante avant d’être secouru par les forces de l’ordre dépêchées depuis Yangambi.
Cette attaque armée à Isangi soulève de vives inquiétudes quant à la sécurité des axes de circulation dans la Tshopo. La route visée est pourtant un itinéraire prisé par la population pour relier les localités, offrant une alternative aux trajets fluviaux jugés périlleux. En effet, les fréquents naufrages sur le fleuve Congo et la rivière Lomami poussent de nombreux habitants et commerçants à emprunter cette voie terrestre. Cette stratégie d’évitement semble désormais elle-même compromise par la recrudescence de la violence.
L’embuscade d’Isangi n’est malheureusement pas un incident isolé. Elle s’inscrit dans une vague d’insécurité croissante qui mine la région. Il y a à peine trois semaines, un autre commerçant avait été sauvagement exécuté à la machette par des assaillants à Yaboila, une localité située elle aussi dans le territoire d’Isangi. Ces événements successifs dessinent un tableau alarmant pour les opérateurs économiques de la Tshopo, piliers d’une activité déjà fragilisée. Jusqu’où ira cette spirale de violence ? La question hante désormais les esprits dans toute la province.
Les détails de l’attaque restent encore à préciser par les enquêteurs. Le mode opératoire – une attaque éclair depuis la brousse – indique une possible planification de la part des agresseurs, dont l’identité et les motivations demeurent inconnues à ce stade. Le survivant, retrouvé en état de choc par les forces de sécurité, devrait pouvoir fournir des éléments cruciaux pour l’enquête en cours. Les autorités locales sont face à une pression accrue pour rétablir un climat de sécurité et permettre la libre circulation des personnes et des biens.
L’impact de cette insécurité à Yangambi et ses environs dépasse le simple fait divers. Elle frappe au cœur de l’économie locale, décourageant les échanges et menaçant les moyens de subsistance de nombreuses familles. La mort d’une figure respectée du commerce local laisse un vide profond et envoie un message de terreur à l’ensemble de la communauté des affaires. Dans un contexte national déjà marqué par des défis sécuritaires multiples, cette attaque en RDC rappelle cruellement la vulnérabilité des régions éloignées des grands centres urbains.
Les réactions commencent à affluer. Si aucune déclaration officielle n’a encore été rendue publique dans l’immédiat après l’attaque, on peut s’attendre à ce que les autorités provinciales et les commandements militaires et policiers se saisissent de ce dossier. La population, elle, oscille entre colère et résignation. Elle réclame une présence sécuritaire plus tangible sur la route Isangi-Yangambi et des actions concrètes pour mettre fin à ces actes de banditisme. L’efficacité de la réponse apportée sera scrutée à la loupe.
En attendant, le bilan de cette journée funeste est lourd : deux vies fauchées, une communauté traumatisée et une route de plus en plus perçue comme un couloir de la mort. L’embuscade d’Isangi pose une fois de plus la question de la gouvernance sécuritaire dans les provinces de la RDC. Elle met en lumière les risques quotidiens encourus par ceux qui tentent simplement de travailler et de vivre normalement. La suite des événements dépendra de la capacité des forces de l’ordre à identifier et neutraliser les responsables de cette attaque armée à la Tshopo, et à prévenir de futures tragédies.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
