Une nouvelle vague de terreur a frappé Kalemie, dans la province du Tanganyika, dans la nuit du 4 décembre. Six personnes ont été froidement abattues par des individus armés, confirmant une inquiétante recrudescence de la criminalité dans la région. Parmi les victimes figurent deux militaires de la force navale, mettant en lumière la vulnérabilité face à cette insécurité persistante.
L’attaque s’est produite aux alentours de 3 heures du matin, plongeant le quartier Kahite, sur l’avenue Basilique dans la commune Lukuga, dans la panique. Les détonations ont réveillé les habitants, signalant une intrusion violente. Les bandits armés ont ciblé le domicile d’un certain Mungwa Konkwa. Leur assaut a été d’une brutalité sans nom, laissant derrière eux un bilan particulièrement lourd.
Sur place, trois personnes ont perdu la vie sur le coup : deux femmes et un enfant. L’épouse de M. Konkwa, grièvement touchée, a été évacuée en urgence vers le centre hospitalier Undugu. Malgré les efforts du personnel médical, elle n’a pas survécu à ses blessures, portant le nombre de décès sur ce seul site à quatre. Quelle violence faut-il pour s’introduire ainsi dans un foyer et y semer la mort ?
Le drame ne s’est pas limité à cette habitation. En arrivant sur les lieux, les membres de l’association Umoja ni Nguvu, dirigée par Nathan Mugisho, ont fait une autre macabre découverte. Deux militaires en tenue, issus du camp marin voisin, gisaient sans vie sur la route. Leur présence au mauvais endroit au mauvais moment leur a été fatale. Ainsi, cette seule nuit à Kalemie a coûté la vie à six personnes.
Nathan Mugisho, coordonnateur de l’association, n’a pas caché son amertume et son inquiétude face à cette situation. Il a déploré publiquement cette insécurité grandissante qui mine la ville de Kalemie. Son témoignage direct, recueilli sur les lieux encore chauds, donne la mesure de l’horreur. Ce regain de criminalité à Kalemie interroge sur l’efficacité des dispositifs sécuritaires en place. Jusqu’où cette violence peut-elle monter ?
Le contexte sécuritaire dans le Tanganyika, et particulièrement à Kalemie, est historiquement fragile. Cette attaque sanglante de décembre vient rappeler, s’il le fallait, la persistance de menaces latentes. Les bandits armés semblent agir avec une impunité déconcertante, défiant l’autorité de l’État et semant la psychose parmi les populations civiles. La mort de deux militaires illustre crûment le niveau de danger.
Face à cette montée en puissance de la criminalité, les autorités provinciales ont été contraintes de réagir. Préoccupé par la dégradation de la situation, le gouverneur du Tanganyika a pris une mesure administrative significative. Il a procédé au remplacement du ministre provincial en charge de l’Intérieur et de la Sécurité. Cette décision vise manifestement à insuffler une nouvelle dynamique et une réponse plus ferme contre l’insécurité à Kalemie.
Ce changement à la tête d’un portefeuille aussi sensible survient dans un climat de forte attente de la part de la population. Les habitants de la commune Lukuga et de Kalemie dans son ensemble réclament plus de sécurité et de stabilité. Les tueries nocturnes et les attaques de bandits armés entravent le développement socio-économique et instaurent un climat de peur permanent. Comment restaurer la confiance des citoyens ?
Les faits survenus dans la nuit du 4 décembre à Kalemie sont un signal d’alarme de plus. Ils exigent une réponse coordonnée et vigoureuse des forces de l’ordre et de l’armée. La sécurisation des axes et des quartiers résidentiels doit devenir une priorité absolue pour éviter de nouveaux drames comme celui de Lukuga. La traque des auteurs de ces meurtres est également impérative pour rendre justice aux victimes et à leurs familles.
Le bilan de cette nuit tragique est lourd : six vies fauchées, des familles détruites et une communauté traumatisée. Il met en exergue les défis sécuritaires complexes auxquels fait face la province du Tanganyika. Alors que les autorités tentent de réorganiser leur stratégie, la population, elle, vit dans l’angoisse de la prochaine attaque. La route vers une paix durable et une sécurité effective dans la région de Kalemie semble encore longue et semée d’embûches.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
