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Condamnations à mort à Bunia : le tribunal militaire frappe fort contre des soldats des FARDC

La justice militaire a frappé fort à Bunia. Deux semaines d’audience devant le tribunal militaire de garnison de l’Ituri ont abouti, lundi, à un verdict implacable. Sept condamnations à mort ont été prononcées, visant principalement des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cette décision judiciaire intervient dans un contexte de forte pression populaire, alors que plus d’une dizaine de meurtres avaient ensanglanté la ville depuis le début de l’année 2025.

Parmi les condamnés à la peine capitale figurent plusieurs soldats reconnus coupables de crimes violents. Des meurtres et des vols à main armée commis à Mambasa-centre et dans la ville de Bunia leur sont imputés. Deux civils ont également écopé de la même sanction pour association de malfaiteurs et vol à main armée dans la zone de Mambasa. Selon le greffier divisionnaire de la juridiction militaire, les faits sont clairement établis.

Le tribunal s’est également penché sur des affaires retentissantes qui avaient profondément choqué l’opinion publique. Deux militaires ont ainsi été reconnus coupables d’assassinat pour leur implication dans la fusillade meurtrière survenue le 5 août dernier près du quartier Epo/Ville. L’attaque, perpétrée sur une terrasse très fréquentée, avait coûté la vie à un agent de l’État. La justice a donc répondu aux attentes de la population en prononçant la sentence maximale.

Dans un autre dossier, celui de la tuerie de Yambi Yaya survenue le 30 juillet 2025, trois autres militaires ont été condamnés à mort. Un lieutenant et deux soldats des FARDC ont été jugés responsables du meurtre de trois personnes lors de cette fusillade qui avait également fait quatorze blessés. Ce procès, suivi de près par les habitants, démontre la volonté apparente des autorités judiciaires militaires de sanctionner sévèrement les écarts au sein de l’armée.

Au-delà des peines capitales, des condamnations à de lourdes peines de prison ont été prononcées. Un capitaine des FARDC, poursuivi pour vol d’armes, a été condamné à dix ans de réclusion. Un civil, accusé d’avoir fourni l’arme de sa mère pour commettre des forfaits, a quant à lui écopé de vingt ans de servitude pénale. Des peines qui visent à dissuader toute complicité ou négligence facilitant la violence armée.

Trois prévenus, dont deux femmes militaires, ont été acquittés faute de preuves suffisantes. Une décision qui rappelle que même dans un climat de forte attente de justice, la présomption d’innocence et les règles de la procédure doivent être respectées. Cependant, le bilan global reste sévère. Des sources judiciaires ont indiqué que la majorité des militaires condamnés étaient des repris de justice, soulevant des questions sur les mécanismes de discipline interne au sein des FARDC.

Comment expliquer cette vague de violences attribuées à des hommes en uniforme ? Les condamnations à mort à Bunia semblent être une réponse directe à une crise de confiance aiguë entre la population et ses forces de sécurité. Entre janvier et août 2025, la recrudescence des homicides avait créé un sentiment d’insécurité et d’impunité insupportable. Les autorités sécuritaires et judiciaires étaient la cible de vives critiques.

Le verdict du tribunal militaire de garnison d’Ituri peut-il marquer un tournant ? Les nombreuses condamnations à mort et les lourdes peines prononcées envoient un signal fort. Elles démontrent que la justice militaire en RDC peut agir avec célérité et fermeté lorsque les faits sont avérés. Cette action judiciaire est perçue comme une tentative de restaurer un minimum de crédibilité et d’autorité de l’État en matière de sécurité.

Le procès des FARDC à Bunia aura-t-il un effet dissuasif durable ? La question reste entière. Si la population accueille généralement ces verdicts avec un sentiment de soulagement, les défis structurels demeurent. Le renforcement de la sécurité à Bunia passe par une réforme plus profonde de la chaîne de commandement, une meilleure supervision des troupes et une lutte systématique contre l’impunité. La justice militaire a fait son travail, mais la balle est désormais dans le camp des responsables de l’armée et du gouvernement.

La sécurité à Bunia reste un enjeu majeur pour la stabilisation de l’Ituri. Les condamnations prononcées lundi représentent une étape nécessaire, mais probablement insuffisante si elle n’est pas accompagnée de mesures concrètes sur le terrain. La communauté attend désormais de voir si cette fermeté judiciaire se traduira par une baisse tangible des violences et par une plus grande responsabilisation des forces de l’ordre. L’espoir d’une paix durable dans la région en dépend.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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