La République Démocratique du Congo se trouve à un carrefour économique déterminant. Face à un taux de chômage abyssal qui frappe particulièrement une jeunesse représentant 65% de la population, l’engagement du Président Félix Tshisekedi en faveur d’une création d’emploi massive par l’entrepreneuriat constitue une réponse structurelle urgente. Cette ambition, réaffirmée avec force par le ministre de l’Entrepreneuriat, Justin Kalumba, n’est pas un simple vœu pieux mais le socle d’une politique économique redéfinie, issue de trois jours de travaux intensifs ayant généré 305 recommandations.
Le diagnostic est sans appel et justifie cette mobilisation présidentielle. Comment un pays regorgeant de ressources naturelles et d’une démographie si jeune peut-il tolérer une telle précarité ? Les travaux ont identifié douze fléaux systémiques liés au chômage, révélateurs d’un dysfonctionnement profond du marché du travail. Pour Justin Kalumba, cette situation est « inacceptable ». Elle appelle une transformation radicale de l’approche gouvernementale en matière de lutte contre le chômage.
La stratégie dévoilée se structure autour de trois piliers indissociables, véritables leviers pour la création d’emploi en RDC : l’emploi lui-même, l’entreprise et la formation professionnelle. « Si nous parvenons à créer une cohérence entre ces 3 piliers, les résultats suivront », a estimé le ministre. Cette vision triadique entend briser le cercle vicieux du chômage en s’attaquant simultanément à l’offre et à la demande sur le marché du travail. L’axe « entreprise » vise à fertiliser l’écosystème pour les porteurs de projets et les PME, considérées comme les principaux pourvoyeurs d’emplois futurs.
Parmi les 305 recommandations issues de la table ronde, deux mesures phares émergent et illustrent la volonté d’ancrer le changement dans la durée. La première préconise la création d’une grande école de formation professionnelle dans chaque province. Cette décentralisation de l’excellence technique vise à corriger les disparités territoriales et à aligner les compétences sur les besoins réels des bassins économiques locaux, un impératif pour une formation professionnelle au Congo efficace.
La seconde mesure symbolise un changement de paradigme : l’instauration de l’égalité des chances pour tous les jeunes. Pour lui donner corps, une réforme institutionnelle majeure est annoncée : la transformation de l’Office national de l’emploi en « Office national de l’emploi et de l’égalité des chances ». Cette évolution sémantique et opérationnelle place l’équité et l’inclusion au cœur de la mission de service public, reconnaissant que la création d’emploi doit être accessible à tous les talents, sans distinction.
L’accent mis sur l’entrepreneuriat des jeunes au Congo par le chef de l’État n’est donc pas anodin. Il s’agit de catalyser l’immense potentiel démographique du pays en une force économique productive. Les défis sont de taille : accès au financement, simplification administrative, sécurisation des investissements. Mais la feuille de route semble désormais clarifiée. La réussite de cette politique économique ambitieuse dépendra de la capacité à exécuter ces recommandations avec rigueur et à maintenir la cohérence entre les ministères concernés.
En définitive, l’engagement de Félix Tshisekedi place la lutte contre le chômage au rang de priorité absolue de son quinquennat. En misant sur l’entrepreneuriat des jeunes et une formation professionnelle revitalisée, le gouvernement table sur une croissance endogène et inclusive. Les prochains mois seront scrutés à la loupe pour évaluer la traduction concrète de ces annonces en entreprises créées et en emplois durables. La jeunesse congolaise, moteur démographique incontournable, attend désormais des actes à la hauteur des paroles et des statistiques alarmantes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net
