Alors que le budget santé RDC réduit au niveau national compromet l’accès aux soins dans plusieurs régions, une lueur d’espoir émerge au Maniema. Face à cette situation préoccupante, la société civile santé RDC passe à l’action sur le terrain. À Kindu, l’Instance nationale de coordination de la société civile santé mène une campagne de plaidoyer santé Congo ambitieuse pour combler les lacunes financières et sauver le système de santé provincial.
Mais comment une province peut-elle résister à un désengagement financier de l’État ? La réponse pourrait bien venir d’une mobilisation locale ciblée. Les représentants de la société civile ont entrepris une série de rencontres stratégiques avec l’assemblée provinciale, le gouvernement provincial, le ministère provincial de la Santé et la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Leur objectif est clair : créer une coalition de financeurs pour sécuriser l’accès aux soins Maniema.
Le Dr Francis Kitolo, de l’Instance nationale de coordination, se montre optimiste. « Toutes les institutions rencontrées ont montré une écoute favorable et ont souscrit à travers des actes d’engagement », confirme-t-il. Cette approche collaborative représente une stratégie novatrice pour le financement santé Maniema, cherchant à diversifier les sources de revenus au-delà du budget étatique centralisé.
Le cœur de ce plaidoyer repose sur un principe simple : même avec un budget national en baisse, l’engagement local peut faire la différence. Le Dr Kitolo appelle le Maniema à rejoindre les provinces respectant l’Accord d’Abidjan, qui recommande d’allouer au moins 15% du budget à la santé. « Un effort provincial pour atteindre ce seuil aurait un impact positif direct sur les services », explique-t-il. Imaginez un système de santé fonctionnant comme un moteur : sans carburant (le budget), il s’arrête. Le plaidoyer cherche justement à trouver des réservoirs de carburant alternatifs.
Cette initiative est plus qu’une simple campagne de sensibilisation ; c’est un changement de paradigme. Au lieu de subir passivement les réductions budgétaires, les acteurs locaux prennent les devants pour construire une autonomie financière. La mobilisation du secteur privé via la FEC est particulièrement cruciale. Elle ouvre la voie à des partenariats publics-privés innovants, essentiels pour maintenir et améliorer les infrastructures de santé, souvent vétustes dans la région.
Quels sont les risques concrets d’un sous-financement ? Ils sont multiples : pénuries de médicaments, équipements non fonctionnels, personnel soignant non payé et, in fine, une population privée de soins de base. La campagne de la société civile vise à construire un bouclier contre ces scénarios catastrophes. En sollicitant les autorités provinciales, elle les responsabilise également, faisant de la santé une priorité politique tangible et non plus une simple ligne budgétaire.
En conclusion, le chemin vers un système de santé résilient au Maniema passe par cette alliance inédite entre société civile, autorités provinciales et secteur privé. L’engagement obtenu lors de ces plaidoyers est un premier pas significatif. Le défi sera maintenant de transformer ces promesses en actions concrètes et en flux financiers durables. Pour les populations du Maniema, cette mobilisation pourrait bien représenter la différence entre l’abandon et l’accès à des soins de qualité. L’avenir de la santé dans la province se joue maintenant autour des tables de négociation locales, prouvant que les solutions peuvent souvent émerger de la base face aux défis nationaux.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
