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Désarmement RDC : 5000 combattants déposent les armes au Maniema, un tournant pour la paix

Kindu, capitale provinciale du Maniema, a été le théâtre samedi d’un événement majeur pour la stabilisation de l’Est de la République Démocratique du Congo. Sous l’œil des autorités et de la population, les premières opérations concrètes du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) ont officiellement été lancées. Une cérémonie chargée d’émotion a marqué le début d’un processus longuement attendu, visant à pacifier une province historiquement meurtrie par les violences des groupes armés.

« Nous acceptons de déposer les armes pour la paix ». Cette déclaration d’un ex-combattant, prononcée lors de la cérémonie, résume l’esprit du moment. Après un recensement initié en 2022, des milliers d’hommes ayant pris les armes ont finalement entamé leur processus de retour à la vie civile. Pour les populations du Maniema, cette journée représente-t-elle l’aube d’une ère nouvelle, libérée du cycle infernal de la violence ? Les autorités y croient fermement.

Le coordonnateur national du P-DDRCS, Jean de Dieu Désiré, présent pour l’occasion, a salué la résilience de la province. « Le Maniema fait aujourd’hui une démonstration forte de son engagement pour la paix », a-t-il affirmé. Cette phase opérationnelle à Kindu n’est que le point de départ d’une campagne qui doit s’étendre à l’ensemble des territoires de la province, selon le plan dévoilé par les responsables.

Les chiffres donnent la mesure du défi. Maître Amurani Yuma Bungias, point focal provincial du P-DDRCS, a dévoilé des statistiques édifiantes. « À ce jour, nous avons identifié 26 groupes armés distincts sur le sol du Maniema. Les estimations actuelles tablent sur environ cinq mille combattants prêts à déposer les armes et à intégrer le programme », a-t-il précisé. Un travail de fourmi en amont a donc permis de cartographier la menace et d’établir un premier contact avec ces acteurs de l’insécurité.

Le gouverneur de la province, Mussa Kabwankubi, a lancé un appel solennel à ses administrés. Il les a exhortés à « s’approprier » ce programme, soulignant le lien indissoluble entre sécurité et développement. « La finalité de ce programme, c’est la paix dans nos territoires. Sans la paix, nous ne pouvons pas avoir de développement. Aujourd’hui, c’est le moment de la réparation. Aujourd’hui, c’est le moment de la paix », a-t-il martelé devant l’assistance. Son discours a mis l’accent sur la nécessité d’une adhésion collective pour que la démobilisation au Maniema soit un succès pérenne.

Les opérations qui débutent s’inscrivent dans un cadre national ambitieux. Le programme DDRCS, pilier de la politique de pacification du gouvernement, affiche déjà un bilan partiel avec 4 493 ex-combattants réinsérés dans d’autres provinces du pays. La stratégie est claire : démanteler progressivement les capacités opérationnelles des milices par le dialogue et la réinsertion. L’objectif fixé est de parvenir à la démobilisation de 80% des combattants recensés à l’échelle nationale dans un délai de trois ans. Le démarrage au Maniema constitue ainsi une pierre angulaire de cet édifice.

Mais au-delà des déclarations et des cérémonies, des questions pratiques se posent. Quel accompagnement concret est prévu pour ces milliers d’hommes quittant la brousse ? Les programmes de relèvement communautaire et de stabilisation, le « R » et le « S » du P-DDRCS, seront-ils à la hauteur des attentes ? La réussite de ce désarmement en RDC, et spécifiquement dans le Maniema, dépendra de la capacité à offrir des alternatives économiques viables aux ex-combattants et aux communautés qui les accueillent. La peur d’un retour en arrière, d’une reprise des hostilités, plane toujours dans les régions où les groupes armés ont longtemps fait la loi.

Pour l’heure, la volonté affichée est forte. Les premiers pas sont franchis. Le dépôt symbolique des armes à Kindu ouvre une page cruciale pour l’avenir de toute une région. La communauté internationale, partenaire clé de ce type d’initiatives, observe avec attention cette nouvelle phase. La paix au Maniema, si elle se consolide, pourrait servir de modèle pour d’autres provinces en proie aux mêmes défis. Le chemin sera long, semé d’embûches, mais le processus de désarmement et de démobilisation des groupes armés au Congo est désormais en marche dans le cœur de l’Est.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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