À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, une initiative majeure a vu le jour au cœur de la prison centrale de Bunia, en Ituri. Organisée par la section d’appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO, avec l’appui de la police des Nations Unies (UNPOL) et du contingent bangladais, cette action de sensibilisation VIH et de dépistage volontaire marque un tournant dans la protection de la santé des personnes détenues. Comment garantir le droit fondamental à la santé dans un environnement aussi vulnérable qu’une prison ? Cette opération apporte une réponse concrète et salutaire.
Ce 1er décembre, des centaines de détenus ont défilé, de leur plein gré, pour effectuer un dépistage VIH. Des médecins sénégalais de la MONUSCO ont procédé aux prélèvements sanguins, permettant un rendu de résultat immédiat. Pour ces hommes, souvent coupés du monde extérieur et vivant dans des conditions de promiscuité extrême, connaître son statut sérologique n’est pas qu’une formalité médicale. C’est un acte de prévention essentiel pour se protéger soi-même, mais aussi pour protéger les autres au sein de la communauté carcérale. Cette démarche volontaire démontre une prise de conscience accrue et une réelle demande d’accès aux soins.
Le témoignage de Guillaume Kasereka, l’un des bénéficiaires, est éloquent. Après avoir vécu dans le doute, son résultat négatif a été un immense soulagement. « Cela dissipe les craintes et renforce ma volonté de respecter les mesures préventives », a-t-il confié. Son histoire illustre l’impact psychologique positif d’un tel dépistage. Mais qu’en est-il des personnes dont le test s’avère positif ? L’opération a prévu une prise en charge immédiate. Les cas détectés bénéficieront sans délai d’un traitement antirétroviral (ARV), un point crucial pour contrôler la maladie et réduire considérablement les risques de transmission. En milieu carcéral, où les systèmes de santé sont souvent défaillants, cette garantie de soins est une véritable bouée de sauvetage.
Pourquoi une telle action est-elle si urgente en prison ? La réponse réside dans les conditions de vie. La promiscuité carcérale à Bunia, comme dans de nombreux centres de détention en RDC, crée un terrain hautement propice à la propagation des infections, dont le VIH. Le manque d’intimité, la surpopulation et parfois l’accès limité aux moyens de protection transforment ces lieux en foyers épidémiques potentiels. Ne pas agir reviendrait à laisser une partie de la population dans une vulnérabilité sanitaire inacceptable. L’initiative de la MONUSCO et de ses partenaires va donc au-delà du simple dépistage ; c’est une stratégie de santé publique qui vise à briser la chaîne de transmission dans un milieu clos.
Cette opération de dépistage VIH prison Bunia s’inscrit dans une dynamique plus large de protection des santé détenus Ituri. Elle rappelle que le droit à la santé est universel et inaliénable, y compris derrière les barreaux. En vulgarisant l’information sur les modes de transmission et les moyens de prévention, en offrant un accès direct au test et aux traitements, les organisateurs agissent sur tous les fronts : prévention, diagnostic et traitement. C’est cette approche intégrée qui fait son efficacité.
En cette journée mondiale sida RDC, l’action menée à la prison centrale de Bunia envoie un message fort. Elle montre que des solutions existent, même dans les contextes les plus difficiles. Elle démontre également l’importance cruciale du partenariat entre les acteurs internationaux, comme la MONUSCO sensibilisation VIH, et les communautés locales pour atteindre les populations les plus marginalisées. Le chemin est encore long pour éradiquer l’épidémie, mais chaque pas compte. La prévention, le dépistage et le traitement précoce restent les piliers incontournables de la lutte, en prison comme en milieu libre. Pour les détenus de Bunia, ce 1er décembre n’a pas été une journée comme les autres, mais un rendez-vous capital avec leur santé et leur avenir.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
