La scène politique kinoise s’apprête à vivre un nouveau contentieux judiciaire d’envergure. La Coalition DESC, plateforme influente de la société civile, brandit l’étendard constitutionnel pour défier l’exécutif provincial de Kinshasa. Cette offensive juridique, annoncée lors d’une assemblée générale samedi 22 novembre, cristallise les tensions autour des opérations de démolition menées sur le site de la Funa.
Le gouvernement provincial de Kinshasa joue-t-il avec le feu en méconnaissant ses obligations fondamentales ? Jean-Bosco Puna, coordonnateur de la Coalition DESC, en est convaincu. Son argumentaire s’articule autour de l’article 34 de la Constitution congolaise, véritable pierre angulaire de son recours. « Le droit de propriété est inviolable », rappelle-t-il avec une insistance qui sonne comme un avertissement à l’adresse des autorités provinciales.
La situation sur le terrain révèle pourtant une tout autre réalité. Plus de cent familles du quartier Boyoma, dans la commune de Kinshasa, errent depuis plus de quinze jours, contraintes de dormir à la belle étoile. Leur crime ? Avoir cru en la légalité de leurs documents d’occupation foncière. Leur calvaire illustre avec une cruelle éloquence les dérives possibles des politiques d’aménagement urbain.
L’exécutif provincial aurait-il opté pour la manière forte au mépris des procédures légales ? Les témoignages des victimes évoquent une opération menée de nuit, sans préavis suffisant, empêchant toute évacuation des biens de valeur. Cette méthode interroge sur le respect des standards de gouvernance urbaine et la protection des investissements privés, pourtant essentiels au développement de la capitale.
La bataille juridique qui s’annonce dépasse le simple cas des démolitions de maisons à Kinshasa. Elle pose des questions fondamentales sur l’équilibre des pouvoirs entre administration et citoyens. Le gouvernement provincial de Kinshasa parviendra-t-il à justifier ses actions devant les tribunaux ? Ou devra-t-il revoir sa copie en matière de gestion du foncier urbain ?
Les enjeux sont considérables pour les familles sans abri de Boyoma, mais également pour la crédibilité institutionnelle de la province. La demande d’indemnisation, portée par des documents légaux que les victimes affirment détenir, constituera sans doute le cœur du débat judiciaire. Cette affaire pourrait créer un précédent important dans la gestion des conflits fonciers en milieu urbain.
La Coalition DESC, through this legal action, envoie un message clair à l’exécutif provincial : la société civile veille au grain. Son intervention pourrait bien réécrire les règles du jeu en matière d’expropriation et d’indemnisation dans la capitale. Reste à savoir si la justice donnera raison à ces garde-fous démocratiques ou si elle validera les méthodes controversées du gouvernement provincial.
Les prochaines semaines seront déterminantes. Entre les revendications légitimes des familles spoliées et les impératifs d’urbanisme avancés par l’autorité provinciale, la balance judiciaire devra trancher un différend aux implications politiques majeures. L’issue de ce contentieux pourrait reconfigurer durablement les relations entre pouvoir public et société civile à Kinshasa.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
