La situation sociale à l’entreprise minière CHEMAF de Lubumbashi demeure sous haute surveillance malgré le retour apparent au calme observé depuis jeudi. Les travailleurs mineurs RDC, confrontés à l’échéance cruciale du 30 novembre marquant la cessation définitive des activités de production de cathodes de cuivre, naviguent entre espoir et inquiétude face à l’incertitude persistante.
Comment expliquer cette tension latente dans le cœur minier du Katanga ? La réponse réside dans le processus de vente de CHEMAF, engagé depuis maintenant une année entière, qui piétine dangereusement. Plus de 3 000 emplois directs se retrouvent suspendus à la conclusion de cette transaction, créant un climat d’anxiété légitime parmi les travailleurs qui redoutent le spectre du chômage technique.
L’intervention rapide de la délégation syndicale a permis d’éviter l’escalade des tensions, mais la trêve sociale reste précaire. Sidonie Tawundjiri, présidente de la délégation syndicale, se veut rassurante : « Nous faisons tout pour que les droits des travailleurs soient respectés et que la reprise des activités soit garantie ». Son message pointe vers deux investisseurs miniers Congo potentiels – GINDAL et VIRTUS – qui attendraient les autorisations nécessaires pour entamer les négociations.
La production des cathodes cuivre RDC, pilier économique de la région, représente un enjeu stratégique pour l’ensemble du bassin minier katangais. L’arrêt définitif des opérations minières constituerait un coup dur pour l’économie locale et nationale, rappelant la vulnérabilité d’un secteur minier souvent tributaire des capitaux étrangers.
Quelles seraient les conséquences économiques d’un échec des négociations ? Au-delà des 3 000 emplois directs menacés, c’est toute la chaîne de valeur locale qui serait impactée, des sous-traitants aux prestataires de services. La cessation activités minières envisagée pourrait créer un vide économique difficile à combler dans une région où CHEMAF représente un acteur historique.
Le gouvernement congolais, bien que présent dans le dossier, n’a pas encore trouvé la solution idoine réclamée par les travailleurs. Les délais administratifs et les procédures d’autorisation semblent freiner l’avancée du dossier, alors que l’échéance du 30 novembre approche inexorablement.
La situation actuelle à CHEMAF Lubumbashi soulève des questions fondamentales sur la gouvernance du secteur minier congolais. Comment concilier impératifs économiques et protection sociale ? Les investisseurs miniers Congo peuvent-ils vraiment garantir la pérennité des emplois tout en assurant la rentabilité des operations ?
Les travailleurs, quant à eux, maintiennent une vigilance active tout en reprenant leurs activités. Leur calme actuel ne doit pas masquer l’urgence de la situation. La recherche d’investisseurs sérieux pour reprendre les activités minières devient une course contre la montre où chaque jour perdu accentue la pression sur les familles des employés.
L’épisode récent des tensions sociales à CHEMAF servira-t-il de électrochoc pour accélérer le processus de cession ? Seul l’avenir le dira, mais une chose est certaine : la résolution de ce dossier constituera un test crucial pour l’attractivité du secteur minier congolais et sa capacité à concilier développement économique et stabilité sociale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
