La justice militaire congolaise vient de s’enrichir de 135 nouveaux magistrats militaires qui ont officiellement prêté serment lors d’une cérémonie solennelle organisée à Kananga, marquant ainsi leur entrée dans le système judiciaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cette prestation de serment de la 20ᵉ session spéciale, organisée par l’Académie militaire sur le site de l’École de formation des officiers (EFO), constitue un événement majeur dans le renforcement des institutions judiciaires au sein de l’armée congolaise.
La cérémonie a été présidée par le vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muandiamvita, entouré de plusieurs hautes autorités militaires et judiciaires dont la présence soulignait l’importance stratégique de cet événement. Comment renforcer l’efficacité de la justice militaire face aux défis sécuritaires actuels ? Cette question fondamentale plane sur l’ensemble des interventions protocolaires qui ont marqué cette journée historique.
Ces nouveaux officiers, issus de la promotion 2024-2025 et formés pendant neuf mois aux exigences du métier militaire, intègrent désormais le rang d’officiers subalternes avec une spécialisation dans la magistrature militaire. Leur formation intensive, alliant instruction militaire et apprentissage des principes judiciaires, les prépare à exercer leurs fonctions dans un contexte sécuritaire particulièrement complexe.
L’engagement des récipiendaires a été exprimé avec force par Héritier Kiatenda, l’un des nouveaux magistrats militaires, qui a déclaré avec conviction : « Nous nous sommes engagés pour servir dignement cette armée jusqu’au sacrifice suprême. C’est notre serment. » Cette déclaration reflète la détermination unanime des nouveaux officiers à remplir leur mission avec dévouement et intégrité.
Le vice-Premier ministre de la Défense, Guy Kabombo Muandiamvita, a souligné le caractère crucial de cette formation dans le contexte sécuritaire actuel, marqué par les attaques de plusieurs groupes armés, notamment la coalition rebelle AFC-M23. « Vos formateurs vous ont forgé l’esprit de corps, l’exigence de loyauté et de fidélité. Ce sont toutes ces qualités qui vous ont distingués en tant qu’officiers », a-t-il rappelé aux nouveaux magistrats militaires.
Le ministre a particulièrement insisté sur la nécessité d’une justice impartiale et équitable au sein des FARDC. « Faites preuve d’impartialité dans votre fonction de magistrat et rendez une justice équitable », a-t-il plaidé, soulignant ainsi les attentes élevées placées dans ces nouveaux acteurs judiciaires. Comment garantir l’indépendance de la justice militaire tout en maintenant la cohésion des forces armées ?
La prestation de serment des magistrats militaires à Kananga représente une étape significative dans le processus de professionnalisation des institutions judiciaires militaires. L’École de formation des officiers (EFO) confirme ainsi son rôle central dans la formation des cadres qui œuvreront au renforcement de l’État de droit au sein des forces de défense et de sécurité.
Les défis qui attendent ces nouveaux magistrats militaires sont multiples : assurer le respect des droits fondamentaux au sein de l’armée, juger avec équité les infractions commises par les militaires, et contribuer à l’amélioration de la discipline dans les rangs des FARDC. Leur action s’inscrit dans une période cruciale où la consolidation de l’autorité de l’État passe nécessairement par le renforcement de la justice militaire.
La présence des hautes autorités judiciaires lors de cette cérémonie témoigne de l’importance accordée à l’intégration de ces magistrats militaires dans le système judiciaire global de la RDC. Leur mission consistera notamment à appliquer le code de justice militaire tout en respectant les standards internationaux en matière de droits humains.
Cette promotion de magistrats militaires représente un investissement stratégique pour l’avenir de la justice congolaise. Leur déploiement dans les différentes régions du pays contribuera au renforcement de la chaine judiciaire militaire, essentielle pour maintenir la discipline et le respect des règles au sein des FARDC. La qualité de leur formation et leur engagement solennel constituent des garanties pour l’efficacité future de la justice militaire congolaise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
