Dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la République Démocratique du Congo, l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, a plaidé pour une implication accrue des acteurs africains dans la recherche de solutions durables. Au sortir d’une audience avec le président Félix Tshisekedi mardi 18 novembre à la Cité de l’Union Africaine, le diplomate a souligné la nécessité d’une collaboration étroite entre les initiatives continentales et internationales.
« Ce que nous espérons, c’est que les acteurs africains et externes travaillent main dans la main pour créer un effet de synergie et mettre fin à la crise dans l’Est de la RDC et dans la région », a déclaré Huang Xia aux journalistes. Cette déclaration intervient alors que la région des Grands Lacs traverse une période particulièrement volatile, marquée par la recrudescence des activités des groupes armés et l’exacerbation des tensions intercommunautaires.
La médiation ONU, portée par Huang Xia, cherche à établir un équilibre délicat entre le leadership africain et l’appui international. Le diplomate a indiqué avoir échangé longuement avec le président congolais sur les différents processus de paix en cours, incluant les efforts régionaux et les initiatives menées par les États-Unis et le Qatar. Cette approche multidimensionnelle reflète la complexité d’une crise qui dépasse les frontières nationales et requiert une réponse coordonnée.
La situation sécuritaire dans l’Est congolais représente-t-elle un défi insoluble pour la communauté internationale ? La réponse de Huang Xia semble indiquer que la solution réside dans une meilleure articulation des efforts. Déjà en mars dernier, l’envoyé spécial avait réitéré au chef de l’État congolais « la volonté forte des Nations unies d’accompagner et d’appuyer les pays de la région des Grands Lacs dans leurs efforts de paix et de sécurité ».
L’objectif immédiat reste la désescalade des tensions, mais la vision de Huang Xia englobe des perspectives à plus long terme. Le diplomate a exprimé son inquiétude face à l’aggravation de la crise actuelle, tout en notant une mobilisation croissante de la communauté internationale, des organisations sous-régionales et de l’Union africaine. Cette prise de conscience collective pourrait-elle marquer un tournant décisif dans la résolution de ce conflit persistant ?
La crise Grands Lacs dépasse le simple cadre sécuritaire pour englober des dimensions économiques, humanitaires et géostratégiques. Les récentes initiatives de diplomatie internationale RDC témoignent d’une reconnaissance accrue de cette complexité. La visite de Huang Xia s’inscrit dans une séquence diplomatique intense, où se croisent les intérêts multiples et parfois contradictoires des différents acteurs impliqués.
La particularité de l’approche préconisée par l’envoyé spécial réside dans son insistance sur la complémentarité des actions. Plutôt que de substituer les mécanismes internationaux aux initiatives africaines, Huang Xia prône leur fertilisation croisée. Cette vision nuancée correspond aux réalités d’une région où les solutions purement externes ont montré leurs limites, tout comme les approches exclusivement locales ont souvent échoué à contenir la propagation de la violence.
Le défi consiste maintenant à transformer cette vision en actions concrètes. La communauté internationale saura-t-elle dépasser les divisions traditionnelles pour appuyer efficacement les efforts de paix ? La réponse à cette question déterminera largement l’avenir de millions de personnes dans l’Est de la RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
