Le secteur minier congolais représente un véritable aimant à capitaux internationaux, avec une moyenne de 2 milliards USD d’investissements directs étrangers drainés annuellement depuis deux décennies. Cette manne financière soutenue a propulsé la République Démocratique du Congo au rang de deuxième producteur mondial de cuivre, franchissant le seuil symbolique des 3 millions de tonnes produites.
Ces révélations économiques majeures ont été présentées par Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, lors d’un échange médiatique en marge de la visite officielle de l’Émir du Qatar à Kinshasa. Le ministre a souligné avec force la démonstration tangible que la RDC offre un environnement propice aux affaires pour les investisseurs internationaux. « Ceci démontre clairement qu’il est possible pour des investisseurs internationaux de s’installer en RDC, d’y faire des affaires et d’y prospérer », a-t-il affirmé, brisant ainsi certains préjugés persistants sur le climat des investissements en Afrique centrale.
Dans une approche géoéconomique innovante, le ministre a invité le Qatar à adopter une vision régionale pour ses futurs investissements. Pourquoi se contenter de marchés étriqués quand la RDC peut servir de locomotive à toute une région ? La proposition est audacieuse : plutôt que de cibler des pays individuellement, le Qatar devrait privilégier des projets d’intégration économique régionale qui maximiseraient la rentabilité de ses capitaux. Cette stratégie transformerait les investissements qataris en catalyseurs de développement pour l’ensemble de l’Afrique centrale.
Le potentiel infrastructurel de la RDC représente un atout majeur souvent sous-estimé. Le pays dispose de sept corridors de transport pouvant structurer un vaste marché intégré au cœur de l’Afrique. Cependant, ce réseau nécessite des investissements massifs dans les infrastructures de transport, les plateformes logistiques et le secteur énergétique. La connectivité interne et régionale apparaît ainsi comme le chaînon manquant pour libérer le plein potentiel économique de la sous-région.
Cette visite officielle s’inscrit dans la continuité des récentes avancées diplomatiques, notamment la signature début septembre 2025 de lettres d’intention avec la société qatarie Al Mansour Holding pour un portefeuille de projets évalué à 21 milliards USD. Daniel Mukoko Samba exprime un optimisme mesuré : « Nous pensons que la visite de l’Émir donnera l’impulsion nécessaire pour permettre la réalisation de ce projet dans les meilleurs délais. »
Les investissements miniers en RDC ont donc atteint une maturité certaine, mais leur impact pourrait être décuplé par une approche régionale intégrée. La production de cuivre en RDC, déjà impressionnante, ne représente que la partie émergée de l’iceberg économique. Les corridors de transport en Afrique centrale, s’ils sont développés stratégiquement, pourraient transformer la géographie économique de toute la région. Le Qatar dispose-t-il de la vision à long terme nécessaire pour saisir cette opportunité historique ?
L’avenir économique de la RDC et de l’Afrique centrale se joue peut-être dans cette alliance stratégique entre les investissements qataris et le potentiel congolais. Les prochains mois révèleront si cette vision ambitieuse d’intégration régionale se concrétisera ou restera lettre morte.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
