Le gouvernement congolais passe à l’offensive contre la menace sécuritaire représentée par les éleveurs Mbororo dans le Haut-Uele. Le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, a officiellement annoncé le lancement imminent d’une opération d’identification et de recensement de cette population migrante armée. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre populations locales et éleveurs transhumants.
Devant une foule massée au rond-point Lumumba d’Isiro, le ministre a martelé la détermination des autorités. « Nous avons reçu des instructions fermes du président de la république en conseil des ministres sur la gestion des Mbororo en transhumance chez nous », a déclaré Jacquemin Shabani. Le message est clair : la population congolaise doit se sentir en sécurité sur son propre territoire.
L’opération d’identification des Mbororo répond à une urgence sécuritaire bien réelle. Ces éleveurs, souvent armés, sont régulièrement accusés de violences et de destructions de récoltes dans plusieurs territoires de la province. Comment assurer la coexistence pacifique entre communautés ? La question se pose avec acuité alors que les incidents se multiplient.
Le ministre a insisté sur l’importance de la sensibilisation des populations locales. Une approche inclusive semble privilégiée, impliquant tous les services provinciaux concernés. La réussite de cette opération d’identification Mbororo dépendra en grande partie de la collaboration entre autorités et communautés riveraines.
Parallèlement à cette action ciblée, le gouvernement renforce son dispositif global de sécurité dans le Haut-Uele. L’opération Ndobo, annoncée pour bientôt, vise à combattre la criminalité urbaine sous toutes ses formes. Un travail conjoint avec le commandement provincial de la police est déjà engagé.
« Nous avons reçu beaucoup de rapports par le gouverneur sur la sécurité dans la province », a confirmé le ministre Shabani. Le renforcement des effectifs policiers apparaît comme une priorité absolue. La sécurisation des populations et de leurs biens dans l’ensemble de la province constitue l’objectif ultime.
Cette double initiative gouvernementale – identification des éleveurs Mbororo et opération Ndobo – s’inscrit dans une stratégie sécuritaire plus large. Elle fait écho aux préoccupations exprimées à plusieurs reprises par les autorités militaires et provinciales. Le désarmement des groupes armés et la régulation des mouvements transhumants représentent des enjeux majeurs pour la stabilité régionale.
La situation dans le Haut-Uele nécessite une réponse ferme et coordonnée. Les récents incidents survenus à Faradje, où des éleveurs Mbororo ont été accusés d’incendier des champs et récoltes, illustrent l’urgence de la situation. L’afflux massif de ces éleveurs dans certaines zones, comme le groupement Ndekere au Nord-Ubangi, renforce la nécessité d’une action gouvernementale déterminée.
L’annonce faite à Isiro constitue donc une étape significative dans la gestion de ce dossier complexe. Elle démontre la volonté des autorités centrales de prendre à bras-le-corps les défis sécuritaires dans l’est du pays. La mise en œuvre effective de ces mesures sera observée avec attention par toutes les parties prenantes.
La sécurité dans le Haut-Uele représente un test crucial pour les institutions congolaises. La capacité à réguler la présence des éleveurs Mbororo tout en garantissant la protection des communautés locales déterminera en grande partie la stabilité future de cette région stratégique. L’opération d’identification annoncée marque un premier pas décisif dans cette direction.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
