La Fondation Tony Elumelu (TEF) a orchestré mardi à Kinshasa une rencontre d’échange d’expériences rassemblant des centaines de jeunes entrepreneurs congolais, marquant une nouvelle étape dans son programme ambitieux de formation entrepreneurs RDC. Cette initiative, déployée en partenariat stratégique avec la banque UBA, vise à structurer un écosystème entrepreneurial robuste capable de soutenir la création d’entreprises durables, particulièrement dans les secteurs porteurs de l’agroalimentaire et des services ménagers.
Le programme de la Fondation Tony Elumelu Congo représente un investissement massif dans le capital humain congolais. Comment transformer une idée en entreprise viable ? Quels sont les mécanismes de financement adaptés au contexte local ? Ces questions cruciales ont trouvé des réponses concrètes durant cette session de partage qui a mis en lumière l’importance cruciale du mentorat et du réseautage dans le parcours entrepreneurial.
La présidente de la fondation, Somachi Chris-Asoluka, a dévoilé une ambition chiffrée qui pourrait reconfigurer le paysage économique congolais : « Nous visons à former et accompagner plus de 10 000 entrepreneurs congolais d’ici janvier 2026 ». Cette déclaration intervient dans un contexte où la RDC cherche à diversifier son économie au-delà du secteur minier traditionnel. Le message de la dirigeante résonne particulièrement auprès des entrepreneurs femmes Kinshasa : « Si moi j’ai pu réussir, toute femme peut y arriver ».
L’impact continental de la TEF impressionne par son ampleur quantitative : plus de 2 millions de jeunes entrepreneurs formés à travers l’Afrique, 100 millions de dollars octroyés en financements directs, et 24 000 entrepreneurs déjà soutenus. Ces chiffres monumentaux se traduisent par des résultats tangibles : 1,5 million d’emplois créés et 4,2 milliards USD de revenus générés. Une véritable démonstration que l’investissement dans l’entrepreneuriat jeune constitue un levier de développement économique Congo particulièrement efficace.
Le secteur de l’agroalimentaire RDC apparaît comme un terreau particulièrement fertile pour ces initiatives. Sivi Malukisa, bénéficiaire du programme aujourd’hui à la tête d’une entreprise agroalimentaire florissante, témoigne : « Le soutien de la TEF a transformé ma vie. Grâce à eux, mon entreprise est devenue une réalité ». Son parcours illustre parfaitement comment la combinaison formation-financement-accompagnement peut catalyser des succès entrepreneuriaux durables.
La stratégie de la fondation repose sur un modèle éprouvé : identification des talents, formation intensive aux fondamentaux de la gestion d’entreprise, octroi de financements de démarrage, et suivi personnalisé sur la durée. Cette approche holistique répond aux défis spécifiques du marché congolais, où l’accès au capital et l’expertise managériale constituent souvent des barrières infranchissables pour les jeunes porteurs de projets.
Quelles perspectives concrètes cette initiative ouvre-t-elle pour l’économie congolaise ? Au-delà des chiffres impressionnants, c’est toute une génération d’entrepreneurs qui se structure, créant des chaînes de valeur locales et réduisant la dépendance aux importations. Le focus sur l’agroalimentaire s’avère particulièrement judicieux dans un pays disposant d’un potentiel agricole immense mais sous-exploité.
La réussite du programme TEF en RDC démontre que l’entrepreneuriat jeune, lorsqu’il est correctement encadré et financé, peut constituer une réponse efficace aux défis du chômage et de la pauvreté. Alors que la fondation poursuit sa mission de promouvoir une Afrique portée par ses propres entrepreneurs, l’accent particulier mis sur les femmes et les jeunes congolais pourrait bien écrire un nouveau chapitre dans l’histoire économique du pays.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
