Le stade de Lubumbashi a été le théâtre d’une confrontation électrique ce week-end, où le CS Manika a mordu la poussière face à Sa Majesté Sanga Balende. Une défaite qui fait mal, très mal, pour les supporters de Kolwezi qui espéraient poursuivre leur série positive. La victoire de Sanga Balende vient rappeler la hiérarchie en cette saison de Ligue 1 congolaise, mais c’est surtout le contexte de cette défaite qui laisse un goût amer dans la bouche des acteurs manikéens.
Dès les premières minutes, l’intensité était palpable sur la pelouse. Les joueurs de Sanga Balende ont rapidement pris les devants, ouvrant le score sur une occasion bien négociée. « Sanga Balende a eu l’opportunité de marquer en premier. On accepte, c’est du football », reconnaît avec sportivité Bertin Maku en conférence de presse. Mais c’est la suite des événements qui a véritablement enflammé les esprits.
Le match bascule sur une décision arbitrale controversée : un penalty accordé à Sanga Balende en première période, puis un second en début de seconde mi-temps. Des décisions qui ont provoqué l’incompréhension dans le camp du CS Manika. Comment expliquer ces jugements qui semblent tourner à l’avantage d’une seule équipe ? L’arbitrage football Lubumbashi est-il devenu un terrain miné pour les équipes visiteuses ?
Pourtant, les hommes de Bertin Maku n’ont pas baissé les bras. « En deuxième mi-temps, on a donné des consignes pour changer l’organisation du jeu et monter en intensité », explique le technicien. Une réaction salutaire qui a porté ses fruits : réduction du score, puis égalisation présumée… avant que l’arbitre assistant n’invalide le but pour un hors-jeu discutable. Le coup de massue pour une équipe qui croyait avoir réussi son comeback.
La colère de Bertin Maku est palpable lorsqu’il évoque ces décisions : « Je ne sais pas pourquoi l’arbitre assistant a invalidé le but pour une position de hors-jeu ». Des mots mesurés qui cachent mal une frustration profonde. L’entraîneur, habitué des terrains congolais, ne mâche pourtant pas ses mots lorsqu’il dresse un constat sévère sur le niveau de l’arbitrage : « Nous acceptons la défaite sportivement, mais il faut revoir certaines choses. On ne peut pas arbitrer un match avec deux poids, deux mesures ».
Le ton monte d’un cran lorsque l’ancien coach du FC Saint-Éloi Lupopo lâche : « Ce que nous avons vu aujourd’hui est un théâtre prémédité ». Une accusation grave qui jette une ombre sur cette rencontre et pose des questions fondamentales sur l’équité des compétitions en RDC. Que se passe-t-il vraiment sur les terrains de football congolais ? Les hommes en noir influencent-ils délibérément l’issue des matchs ?
La défaite du CS Manika face à Sanga Balende n’est donc pas qu’un simple revers sportif. Elle symbolise les interrogations qui planent sur le football congolais, où les décisions arbitrales deviennent parfois plus discutées que la performance des joueurs. « Que les hommes en noir laissent le football se jouer et que chacun l’emporte », plaide Bertin Maku, résumant l’attente de tous les acteurs du football congolais.
Cette troisième défaite en cinq rencontres pour le CS Manika interroge sur l’avenir du club dans cette Ligue 1 2024. Comment rebondir face à l’adversité et aux décisions contestées ? L’équipe de Kolwezi devra trouver les ressources pour surmonter ces épreuves et maintenir ses ambitions dans une compétition où chaque point compte.
L’interview Bertin Maku restera sans doute dans les annales comme un moment de vérité sur les réalités du football en République Démocratique du Congo. Un cri du cœur qui mérite réflexion de la part des instances dirigeantes. Le football congolais peut-il se permettre de tels scandales alors qu’il cherche à se développer et à briller sur la scène continentale ?
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
