Le village de Buhendje, situé dans le groupement Luberike au territoire de Walikale, vit des heures sombres depuis le lundi 17 novembre 2025. La mort violente d’un jeune homme, abattu par des combattants wazalendo du groupe armé APCLS, a provoqué un exode massif de la population. En quelques heures seulement, ce village du Nord-Kivu s’est transformé en cité fantôme.
Comment en est-on arrivé là ? Selon des sources coutumières locales, les habitants ont pris la décision de fuir après avoir constaté l’extrême vulnérabilité de leur sécurité. La situation est devenue intenable après l’inhumation de la victime, précipitant le mouvement de panique. Les familles ont choisi différentes directions pour leur fuite : une partie vers Kashebere, une autre vers Kikamata 2, et certains ont pris le chemin de Kibua.
Le secrétaire administratif du groupement confirme cette dispersion organisée dans l’urgence. Les wazalendo du groupe APCLS, dirigé par le général autoproclamé Kambuzi, sont pointés du doigt dans cette escalade de violence qui frappe le territoire de Walikale. Cette insécurité grandissante n’est malheureusement pas un phénomène isolé dans cette région du Nord-Kivu.
La zone comprenant Buhendje et Lukoma subit une détérioration continue de ses conditions de vie depuis plus de deux mois maintenant. Les actes de pillage attribués aux wazalendo sont rapportés quotidiennement par les sources locales. Un bilan alarmant fait état de huit cas de pillage enregistrés depuis le début du mois d’octobre dans ce secteur pourtant paisible il n’y a pas si longtemps.
L’insécurité dans le territoire de Walikale atteint des niveaux préoccupants. Les populations civiles payent le prix fort de ces tensions persistantes. Le meurtre survenu au village Luberike n’est que la partie émergée d’un iceberg de violences qui mine la région. Les déplacements forcés deviennent la seule option pour des familles démunies face à la terreur.
Quelles solutions pour mettre fin à cette spirale infernale ? La question se pose avec acuité alors que les wazalendo continuent leurs exactions. La violence de l’APCLS au Nord-Kivu crée une onde de choc qui dépasse largement le cadre du seul village de Buhendje. Tout le territoire de Walikale semble pris dans un étau sécuritaire qui se resserre de jour en jour.
Le déplacement de la population de Buhendje illustre tragiquement la détérioration des conditions de sécurité dans cette partie de la République Démocratique du Congo. Les autorités locales sont confrontées à un défi majeur : comment rétablir la confiance et la sécurité dans une zone où les groupes armés imposent leur loi ?
La communauté internationale suit-elle avec attention l’aggravation de la situation dans le territoire de Walikale ? Les organisations humanitaires sont-elles préparées à faire face à cette nouvelle crise des déplacés ? Autant de questions cruciales qui se posent alors que des centaines de familles errent à la recherche d’un refuge.
La région du Nord-Kivu connaît malheureusement ce type de crises à répétition. Le meurtre au village Luberike et l’exode qui s’en est suivi s’inscrivent dans une longue liste de tragédies humanitaires. La spécificité de l’événement de Buhendje réside dans sa rapidité et son caractère massif, montrant à quel point la situation est devenue explosive.
Les wazalendo, présentés comme des autodéfenses locales, contribuent-ils réellement à la sécurité ou alimentent-ils le cycle de la violence ? Le cas de Buhendje apporte une réponse amère à cette interrogation. Le groupe APCLS, par ses actions, plonge des communautés entières dans la peur et l’insécurité.
Le territoire de Walikale mérite-t-il de sombrer dans l’oubli alors que sa population souffre ? La question se pose alors que les regards se tournent vers d’autres zones de conflit en RDC. L’urgence humanitaire à Buhendje et ses environs nécessite une réponse immédiate et coordonnée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
