De nouveaux renforts militaires de l’AFC/M23 ont été signalés dans la région de Walikale au Nord-Kivu, selon plusieurs sources sécuritaires concordantes. Des convois transportant combattants et matériel militaire seraient arrivés les 17 et 18 décembre dans la localité de Mpety, située dans le groupement Kisimba.
Le déploiement s’est effectué par voie terrestre jusqu’à Minjenje, où les véhicules ont dû s’arrêter face à l’absence de pont permettant de traverser la rivière. Les combattants ont ensuite poursuivi leur progression à pied vers Mpety, considéré comme le principal bastion des rebelles dans la zone de Pinga.
Ces mouvements militaires interviennent dans un contexte sécuritaire déjà tendu dans le territoire de Walikale. Les renforts proviendraient principalement des zones de Kitshanga, Mweso et Kalembe, selon des sources locales qui suivent de près l’évolution de la situation.
Quel objectif militaire poursuivent ces renforts de l’AFC M23 ? Les informations recueillies suggèrent une préparation offensive en direction de la cité stratégique de Pinga, que les rebelles convoitent depuis plusieurs mois. Cette manœuvre pourrait remettre en cause les récents progrès enregistrés dans le processus de paix.
Les autorités coutumières de la région expriment une vive inquiétude face à ces développements. Leurs craintes sont d’autant plus fondées que ces mouvements militaires surviennent alors que les accords de Doha entre le gouvernement congolais et les groupes rebelles devraient normalement entrer en phase d’application sur le terrain.
Comment expliquer cette escalade militaire malgré les engagements pris à Doha ? La question préoccupe autant les populations civiles que les observateurs internationaux suivant l’évolution du conflit dans l’est de la RDC. Les récentes avancées diplomatiques semblent compromises par ces mouvements de troupes.
La sécurité à Walikale représente désormais un enjeu crucial pour la stabilisation du Nord-Kivu. Les renforts de l’AFC M23 pourraient déstabiliser davantage une région déjà éprouvée par des années de conflits armés. Les communautés locales redoutent une recrudescence des violences dans les prochains jours.
Face à cette situation, les autorités traditionnelles appellent à une vigilance accrue des forces de défense et de sécurité congolaises. Leur capacité à anticiper et contrer d’éventuelles offensives rebelles sera déterminante pour la protection des civils et la préservation des acquis du dialogue de Doha.
Le conflit Nord-Kivu connaît ainsi un nouveau rebondissement qui met à l’épreuve la crédibilité des mécanismes de paix établis. La communauté internationale suit avec attention l’évolution de cette crise sécuritaire, alors que les besoins humanitaires ne cessent de croître dans la région.
La situation autour de Pinga demeure particulièrement volatile. Les positions des différentes parties au conflit pourraient se cristalliser dans les prochaines semaines, avec des conséquences potentiellement graves pour la sécurité des populations civiles et la stabilité régionale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
